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Positionnement de la low-technicisation par Stéphane Crozat

3 octobre 2022 par Michel Briand Lowtech 1620 visites 0 commentaire

Cet article est la seconde contribution reprise du site de Stéphane Crozat après l’article qui présentait quelques définitions sur le lowtech et le numérique : Low-technicisation et numérique (1) quelques définitions .

Voici la description de la posture choisie par l’auteur.

Une publication en prolongement du webinaire de Riposte Créative Pédagogique : Librecours et numérique.

On ne peut donc pas envisager d’informatique low-tech et on peut difficilement imaginer un monde sans numérique. En revanche on peut envisager d’agir sur l’informatique que l’on privilégie : de plus en plus puissante et génératrice de nouveaux besoins, ou au contraire plus modeste et moins invasive.

La low-technicisation est une proposition alternative au techno-solutionnisme.

Elle s’oppose à la fois :
 aux postures qui rejettent la technique : technophobie, retour à l’état de nature...
 aux postures qui rejettent ou minorent les enjeux écologiques : négationnisme écologique, climato-scepticisme, green washing...

Rejet de l’écologie

Climato-scepticisme

Il existe une activité scientifique (cf GIEC) qui expose rationnellement :

  • la réalité de l’épuisement des ressources et des sols, de la perturbation du cycle de l’eau, de la modification de l’atmosphère, du réchauffement climatique, de la chute de la biodiversité (courbes exponentielles) ;
  • le lien entre l’évolutions de ces paramètres et l’activité industrielle humaine (origine des courbes au XIXe siècle ; théorie de l’anthropocène) ;
  • les conséquences néfastes actuelles et à venir en regard des conditions de vie humaine.

On peut définir le climato-scepticisme comme :

  • la négation explicite des faits (climato-négationnisme) : ces faits sont faux (1) ou l’homme n’y est pour rien (2)
  • la minoration explicite des conséquences (3) (il n’est pas nécessaire de se préoccuper autant de soutenabilité) : on peut poursuivre le développement industriel selon les mêmes courbes, parce qu’on trouvera une solution, on a le temps, il est plus important de maintenir un mode de vie que de survivre « à tout prix », etc.
  • la minoration implicite des conséquences (3) (volontairement ou pas) : green washing

 Généralisation aux autres paramètres écologiques.

On ne s’attarde pas sur cette posture.

Rejets de la technique

Technophobie

  • Se désintéresser de la technique, car "ce n’est pas ça qui compte" ; problème : perte de crédibilité et surtout de capacité d’action dans le monde technique, pouvoir laissé aux ingénieurs solutionnistes (et donc pas de contre-pouvoir)
  • Refuser la technique, posture "contre" : la technique c’est mal parce que ça détruit la planète. Non : la technique n’est ni bonne, ni mauvais, ni neutre, elle est constitutif de l’humain, la question qui peut être posée est quelles techniques ? (et la réponse n’est jamais simple).

On ne revient pas en arrière (Guillaume)

Autres postures

  • Catastrophisme (doomisme) : c’est trop tard
  • Misanthropie : quand il n’y aura plus d’humain, tout rentrera dans l’ordre..
  • ....

Le rejet de la technique est un risque de dérive de la posture de low-technicisation.

Techno-solutionnisme

  • Il suffit de faire évoluer la technique pour que les solutions adviennent (nucléaire, hydrogène, éolienne, géo-ingénierie...).
  • Il suffit d’évaluer et réduire les impacts pour optimiser, on peut continuer à peu près pareil à "croître" si on fait "attention".
  • Logique de pari (si on reconnaît par ailleurs l’urgence d’agir pour inverser les courbes).
  • Minoration des effets rebonds (à venir).

Critique du solutionnisme

  • Jusqu’ici, ça ne fonctionne pas...
  • Hypothèse d’un « déséquilibre technique »

Stratégie technologique : faire des choix

Hypothèse : Il est possible de faire des choix

Effondrement, Jared Diamond (2005)

  • Gestion des problèmes par le bas (bottom-up), au niveau individuel ou de collectifs informels ou peu formels, et de taille modeste
  • Gestion des problèmes par le haut (top-down), par l’état centralisé (et la contrainte)

Exemple :

  • Gestion de l’agriculture sur Tikopia (île du pacifique) vers 1600 : décision collective de tuer tous les porcs de l’île, non rentables (5kg de légume consommés pour 500g de porc)
  • Gestion du bois au Japon au XVIIIe : réglementation de l’usage par le shogun (jusquee dans le détail de quel bois peut-être utilisé pour quel usage) et politique de sylviculture nationale

Positionnement des 4 scénarios de l’Ademe

source : https://transitions2050.ademe.fr/documents

Licence : CC by-sa

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