Marcel Lebrun nous dit que les technologies peuvent contribuer au développement pédagogique mais que cela nécessite des dispositifs centrés sur l’apprentissage des étudiants. Ce postulat est intéressant et j’y adhère bien volontiers. Cependant, il me semble important de voir quelles sont les conditions préalables, nécessaires pour introduire l’usage des technologies dans les formations et que signifie ‘dispositif centré sur l’apprentissage des étudiants’.
1 – Les conditions préalables pour introduire les technologies
Deux points me semblent essentiels pour pouvoir introduire les technologies dans une formation. L’enseignant doit percevoir que c’est utile et que c’est facile.
L’utilité des technologies
Il me semble qu’on peut voir 7 grandes familles de fonctionnalités qui peuvent justifier de l’utilité des technologies : information, Création, Collaboration, Archivage, Diffusion, Communication, Automatisation. Dans un contexte de formation, ces fonctionnalités peuvent permettre de faciliter/renforcer :
- Les apprentissages des étudiants,
- Le suivi des avancées de chacun,
- La motivation pour s’impliquer dans un dispositif,
- La traçabilité de l’action de formation,
- La duplication de document, tests, … (caractéristique centrée plutôt sur l’enseignant que sur l’apprenant)
Une fois perçue, cette utilité donnera envie d’exploiter ces technologies. C’est un moteur pour le vouloir utiliser les technologies.
La facilité d’usage
Cela tient à deux aspects complémentaires : l’enseignant doit être à l’aise avec l’outil qui doit être facilement accessible (terminaux en nombres suffisant, connectivité, …). L’accessibilité me semble plus liée au contexte qu’à l’enseignant, il me paraît ainsi judicieux de la classer dans le pouvoir utiliser les technologies alors que l’aisance avec les outils tient des savoir-faire spécifiques de l’enseignant et correspond au savoir utiliser les technologies. La concomitance de ces trois composantes ( vouloir agir, pouvoir agir et savoir agir) est caractéristique de la compétence pour Leboterf qui rajoute aussi l’analyse du contexte, la créativité, l’émotion, … (cf. ici)
2 – Une pédagogie centrée sur l’apprentissage
M. Lebrun propose de centrer la pédagogie sur l’apprentissage des apprenants. Il me semble que deux dimensions sont spécifiquement à travailler, la contextualisation qui donne du sens et motive et la consolidation par l’analyse réflexive des démarches adoptées. Cette analyse conduira à une explicitation des compétences mises en œuvre et, si nécessaire, à une remédiation. C’est la contextualisation qui pourra être avantageusement enrichie par l’usage des technologies en donnant une dimension tout autre au travail des élèves.
On peut représenter la situation d’apprentissage selon 4 strates collaboration/communication, approche disciplinaire, analyse réflexive puis exploitation/partage comme ci-dessous :
La présentation de ce modèle est accessible ici et là. La technologie va permettre de :
- faciliter et multiplier les situation de collaboration (au centre),
- diversifier la façon d’aborder les contenus disciplinaires,
- enrichir l’analyse réflexive et faciliter la remédiation,
- offrir la possibilité de diffuser les progrès, découvertes et avancées des apprenants.
Par contre, il ne faut pas chercher une plus-value sur la qualité de l’apprentissage disciplinaire mais bien dans le développement des compétences transversales : créativité, communication, collaboration, esprit critique, apprendre à apprendre, …
3 – Et comment s’y prendre ?
Ruben Puentedura propose le modèle SAMR pour intégrer la technologie dans ses pratiques pédagogiques. Il décompose ainsi cette évolution en 4 étapes :
- La Substitution où l’on reproduit les mêmes activités en changeant uniquement d’outil,
- L’Adaptation où l’on exploite avantageusement les fonctionnalités offerte par un outil numérique pour gagner en efficacité,
- La Modification, où l’usage de la technologie permet une reconfiguration significative de la tâche,
- La Redéfinition, où la technologie permet de nouvelles tâches.
Ce modèle est présenté et illustré de façon plus complète ici. Cette approche permet à chacun d’avancer à son rythme.
De même, des échanges entre pairs sur les pratiques et les usages de chacun, s’appuyant sur des principes d’ouverture et de bienveillance, ne peuvent être que constructives …
Voici graphiquement comment j’intègre ces réflexions au schéma initial de M. Lebrun :
Et vous qu’en pensez-vous ? et où en êtes-vous ? N’hésitez pas à réagir dans les commentaires !
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