Apprentie à la coopérative pédagogique numérique du Finistère, Nelly Dubois accompagne les enseignants sur les questions autour du numérique éducatif. En parallèle, elle étudie en Master 2 sciences de l’éducation, parcours technologies pour l’éducation et la formation. Elle souhaite diriger ses travaux de mémoire sur les effets voulus et perçus du numérique en classe.
Bonjour Nelly est-ce que tu peux te présenter en quelques mots ?
Bonjour, je m’appelle Nelly Dubois, étudiante de 23 ans en master 2 TEF à Rennes 2 et apprentie trois semaines par mois depuis un an à la Coopérative pédagogique numérique du Finistère.
En règle générale ce qui me motive dans mon travail, c’est d’être utile à la structure qui m’accueille, d’accompagner tout en apprenant, mais surtout de faire des choses qui aient du sens et me permettent d’élever mes compétences. Plus précisément, ce qui me plait c’est de faire de la médiation, d’accompagner à la transition tranquillement sans pression, de déculpabiliser les usagers, les professionnels.
En quoi consiste ton rôle dans la coopérative ?
Je suis chargé de coanimer la coopérative avec Baptiste, Gaëlle et Marc, le but ultime étant de mettre en place une communauté apprenante autour de la pédagogie et du numérique éducatif. Mon objectif est de capitaliser les apports théoriques du master pour les mobiliser de manière réflexive sur le terrain.
De manière opérationnelle je suis amenée à travailler en réseau avec les autres coopératives et à organiser des ateliers (web radio, fond vert escape game etc...), des animations des formations autour d’outils numériques, mais en plaçant la pédagogie au cœur de la démarche. Je développe et mobilise des compétences en ingénierie de projet, ingénierie de formation, ingénierie pédagogique, dans une approche centrée sur les médiations techniques et sociales. Une de mes principales missions est de comprendre et formaliser les besoins de formations des usagers professionnels de l’éducation.
Une autre de mes missions est ma mission d’étudiante. Jongler entre les attentes scientifiques, théoriques et réflexives de mon master et mon travail au sein de la coopérative nécessite des remises en question permanentes. Celles-ci me permettent de devenir une professionnelle réfléchie. Bien que mon sujet de mémoire ne soit pas encore fixé, j’ai été interpellée par les enseignants de langues, qui, au vu de mon expérience, sont ceux qui viennent le plus spontanément à la coopérative. Je veux comprendre pourquoi ces enseignants s’approprient le numérique et comment cela se vit en situation d’apprentissage. Comment le numérique décloisonne, comment il peut-être un levier, mais aussi un frein aux apprentissages des langues étrangères.
Tu peux nous parler un peu plus en détail de ton expérience à la coopérative ?
L’année dernière c’était surtout du tâtonnement, la découverte de l’environnement et de son fonctionnement. J’ai pu mettre en place des ateliers, participer à des réunions, des séminaires et surtout beaucoup apprendre du réseau. On n’est pas là pour inventer l’eau chaude. Donc l’objectif cette année c’est toujours d’accompagner à la transition numérique, avec quelques gros projets en parallèle, dont l’analyse des besoins de formation dans le Finistère et la construction d’un dispositif d’évaluation, de formation et de certification. Nous avons également comme projet de développer les escales de la coopérative, se déplacer dans les établissements pour être au plus près de la réalité du terrain et des besoins réels. D’autre part il y a beaucoup d’initiatives autour du numérique éducatif et mon but est de les valoriser, en commençant par celles des établissements pilotes de la coopérative pour ensuite étendre vers tout le Finistère.
Tu peux nous raconter un des moments forts de ta première année à la Coopérative ?
Un des exemples dont je suis fière est l’organisation d’un atelier autour de l’escape Game animé par Mélanie Veyret au centre social de Kerourien. Il a regroupé, enseignants, enseignants documentalistes, ingénieurs pédagogiques de l’éducation nationale, de l’armée, du lycée naval, une équipe d’animateurs BAFA dans une maison de quartier. C’est un bel exemple de décloisonnement, tu déconstruis des imaginaires. Vu qu’il y a un objectif commun qui est partagé et ben ça marche quoi ! J’ai ressenti un plaisir partagé, les gens étaient contents d’être là et de vivre cette expérience !
Si tu devais partir, quels conseils tu donnerais à ton/ta remplaçantes ?
La première difficulté est de comprendre l’écosystème, de jongler entre la Coopérative et la l’université. De se sentir légitime dans son travail. L’important c’est de formaliser tout ce qu’on fait pour que cela soit lisible et compréhensible par les autres.
Ce qui est facilitant c’est que c’est d’un réseau qui fonctionne, ça roule, il y a plein de choses qui marche en Bretagne. On a des exemples à suivre, des méthodes déjà en place. Il ne faut pas avoir peur de se lancer, proposer des choses.
Quelles sont tes principales attentes liées à ton travail ?
Ça serait de déculpabiliser toutes les personnes qui se sentent dépassées par le numérique, de questionner le sens des usages. Et de suivre et m’inspirer de toutes les initiatives qui fleurissent sur le territoire breton. En sommes que chacun puisse profiter des compétences et expériences de tous : mettre en réseau.
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