Un article repris du site du Laboratoire d’Innovation Pédagogique de l’université de Genève, une publication sous licence CC by sa nc
Le 11 octobre dernier, le LIP était présent à l’Espace Parenthèse de la HEP Vaud pour participer à l’événement “Co-écrire les didactiques” à l’occasion du numéro spécial de l’éducateur intitulé : “Recherches collaboratives en didactique disciplinaire”. Une table ronde, animée par Fiona Moreno et Jean-Charles Buttier, réunissait quatre des autrices du numéro, Olivia Picard, Ludivine Hassen, Charlotte Bertin et Sarah Morier, afin de discuter les enjeux de la collaboration, tant dans la recherche en didactique que dans l’exercice de co-écriture.
En guise de conférence d’ouverture à la table ronde, nous avons été invité à aborder la question de la collaboration en recherche, ce qui nous a permis de relever trois questions aussi naïves que fondammentales :
- Qui collabore ?
- Quand est-ce qu’on collabore ?
- Comment est-ce qu’on collabore ?
Des éléments de réponses ont été proposés sur la base des thèses de doctorat conduites au sein du LIP, notamment en exposant une modélisation des phases de la recherche (tiré de Paukovics, 2023) et en discutant quelques caractéristiques des phases de co-problématisation (thèse de Jaoudi, en cours) ou encore de co-conception (thèse de Prior, en cours).
Nous sommes également revenu sur la participation des acteurs à la recherche en questionnant le raccourci selon lequel la collaboration se résume au partenariat entre chercheurs et de praticiens… Evidemment, ces recherches comprennent souvent la participation d’enseignant·es et de chercheur·es, mais également de didacticien·nes, de spécialistes informatiques, d’ingénieur·es pédagogiques, de médiateur·trices culturel, de concepteur·trices de jeu, etc., selon le contexte dans lequel la recherche est conduite.
Pour éviter ce raccourci, on doit alors se poser quelques questions. La recherche est-elle conduite en collaboration au sein d’une seule discipline ou en collaboration entre différentes disciplines ? Quels sont les niveaux de spécialisation, les niveaux d’intérêts, les connaissances propres à chacun ? Est-ce que certains acteurs partagent des domaines d’expertises, d’intérêts, des expériences similaires en dépit du fait qu’ils soient “enseignant·es” ou chercheur·es ? S’agit-il d’une collaboration au sein d’une même institution, entre différents individus, entre différents services ? Ou d’une collaboration inter-institutionnelle ?
Nos travaux ont montré que les acteurs qui collaborent dans le cadre d’une recherche-développement en sciences de l’éducation ne peuvent pas être résumés à leur communauté professionnelle, mais qu’il est nécessaire de tenir compte des caractéristiques individuelles de chacun (intérêts, formations suivies, domaine d’expertise, sentiment de compétences dans un domaine, affiliation institutionnelle, expérience en recherche, etc. ) pour favoriser la co-construction de savoirs (Paukovics, 2023)
Crédits photo : Charline Genoud, Unité Communication de la HEP Vaud
Répondre à cet article
Suivre les commentaires : |