Notre recherche visait la construction de connaissances sur l’activité d’infirmières-puéricultrices en interaction avec un nouveau-né grand prématuré, afin d’identifier des pistes d’améliorations pour la formation de ces professionnelles.
Les résultats de notre travail de recherche qui privilégie une approche anthropologique enactive (Theureau, 2015), montrent que la notion de « contact » physique avec ce nouveau-né qui ne parle pas est déterminante. L’activité d’enquête très présente au cours des soins s’appuie sur l’expérience sensorimotrice, en partie incorporée des puéricultrices qui les oriente dans leurs actions, questionnements et interprétations en action. La recherche d’une coordination avec l’enfant vise à le soutenir dans la gestion du stress, et se traduit par un dialogue corporel qui le rend co-acteur du soin. Cette coordination semble s’appuyer sur une empathie sensorimotrice (Chemero, 2016), construite par les puéricultrices au cours des interactions régulières avec ces nouveau-nés.