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Dans la difficile cohabitation entre sobriété énergétique et économie de marché, voici un enjeu de pratique quotidienne qui interpellera des agité⋅es de l’écran et du clavier comme vous et nous, cher⋅e lecteur⋅rice.
DANGER PIXELS
Les progrès du stockage et du transfert des données numérisées sont accompagnés d’une inflation des consommations électriques mises en œuvre pour mettre ces progrès à la disposition du public. On parle aujourd’hui de 10% de l’électricité mondiale dissipée par les serveurs implantés au cœur des villes où par les fermes numériques construites dans les espaces arctiques.
Peu importe le chiffre exact, ce qui est certain c’est la croissance rapide sous plusieurs influences : la performance technologique qui augmente en permanence les capacités des stocks et des tuyaux (après la 5G viendra la 6G), une offre de sur-qualité gratuite pour l’utilisateur⋅rice, la recherche par les organisations et les individus de plus de sûreté ou d’autonomie grâce aux techniques de cryptage avec des machines infernales comme les blockchains, le tout orchestré par la logique du marché qui a besoin de consommateur⋅rices pour amortir les coûts de développement.
On entend des équivalences confondantes sur le contenu carbone d’une requête avec un moteur de recherche, sur la diffusion privée des photos et vidéos familiales, sur ces vidéoconférences qui seraient plus énergivores que le transport aérien de quelques masses inertes à l’autre bout de la terre.
SUGGESTIONS POUR SORTIR DU MONDE D’AVANT
Aujourd’hui il serait vain de vouloir démêler le vrai du faux ou de la simple exagération, mais il devient pertinent d’ajouter cette sobriété supplémentaire au tableau de bord de nos efforts pour une économie décarbonée ou dénucléarisée. D’autant plus que les efforts demandés génèrent peu d’inconfort et sont à notre portée. Il ne sert à rien de recevoir des images dont les détails outrepassent la perception rétinienne ou des vidéos et des sons en très haute définition à visionner sur un écran de smartphone dans un environnement urbain ordinaire.
Afin de ne pas passer à côté de ce gisement d’économies d’électricité voici plusieurs pistes :
– En parler autour de soi afin de pouvoir pratiquer la sobriété numérique dans un climat de bienveillance. Ce sont des gestes qui peuvent devenir automatiques, car ils sont aussi nécessaires qu’éteindre la lumière en quittant une pièce.
– S’intéresser à l’impact énergétique des usages numériques les plus courants, comparer les applicatifs, navigateurs et outils de recherche, se faire une opinion sur des pratiques et configurations alternatives : lire un article en vidéo ou en texte, composer ses documents sur un cloud ou en local, connaître les paramètres accessibles afin de modérer les volumes et flux de données.
– Mettre en pratique certaines bonnes pratiques au quotidien, en commençant par les plus simples et les plus efficaces : éviter les poids inutiles des photos et vidéos dans les documents stockés ou transférés, limiter le nombre de destinataires en les ciblant au mieux. Quelques suggestions : jeter les photos les plus moches, adopter pour les autres un format comprimé à 250 Ko, alléger les courriels renvoyés dans une longue cascade avec des pièces jointes et des listes de destinataires devenus inutiles.
- Et pour reprendre le contrôle de l’homme sur la machine, s’imposer chaque semaine de larges moments de déconnexion.
Pour faire vos premiers pas avec la sobriété numérique au quotidien, un lien tel que https://www.greenit.fr/ peut s’avérer utile.
29 octobre 2019
ISF, groupe humilitenergie
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