Un article de Didier Mallarino repris du site EcoInfo, du GDS EcoInfo du CNRS, ingénieurs et des chercheurs des secteurs de la recherche et de l’enseignement supérieur en France autour d’un objectif commun "Agir pour réduire les impacts (négatifs) environnementaux et sociétaux des TICs (Technologies de l’Information et de la communication)" une publication sous licence CC by nc nd
Le travail de recherche est une activité éminemment collective et collaborative. Les chercheurs et chercheuses montent des projets ensemble, réfléchissent collectivement, débattent, partagent des données et des solutions, se jugent entre pairs, et forcément, se rencontrent très régulièrement. La recherche est donc aussi affaire de colloques, de conférences, de réunions, d’écoles thématiques, bref de moments de partage et de rassemblements physiques, ce qui implique de nombreux déplacements. Le sujet étudié peut lui aussi, imposer de long et/ou nombreux déplacements. L’importance de ces échanges et de ces déplacements ne fait aucun doute. On travaille mieux en se connaissant véritablement, et certains déplacement sont incontournables pour pouvoir véritablement avancer.
Cependant, les enjeux environnementaux vont imposer à toutes nos activités de faire un bout de chemin vers plus de sobriété afin de tenter de conserver un monde vivable pour nos descendants. C’est là aussi un fait scientifique peu discutable aujourd’hui. La recherche ne doit pas être en reste mais même plutôt se montrer exemplaire.
Le GDS EcoInfo et le GDR Labos 1point5 se sont penchés sur nos pratiques en terme de déplacements et vous proposent des infographies et la méthodologie associée pour réfléchir et surtout mieux en comprendre les impacts, ainsi que les solutions que vous pouvez mettre en œuvre lorsque vous organisez des rencontres : quelle est l’empreinte carbone de l’avion par rapport à la voiture, au train ou à la visio/audio-conférence ? Est-il équivalent d’aller à Sydney, New York ou Berlin ?
Les technologies numériques apportent, dans ce domaine, une partie de la solution. Elles offrent des moyens d’échanger assez facilement des données, d’organiser des réunions et des conférences en utilisant la visio-conférence (voire l’audio-conférence) popularisée par la période que nous avons traversée lors de la crise sanitaire du COVID. On pourra ainsi concentrer les déplacements physiques aux seuls moments clés de la vie du projet (son lancement et sa fin et en fonction de sa durée un point en présentiel au milieu par exemple) tout en employant des modes hybrides (les personnes proches se regroupant physiquement, et les différents groupes se connectant via des solutions de visio-conférence) ou un mode distanciel total.
Le numérique n’est lui même pas non plus exempt de nombreux impacts sur l’environnement et participe également au dépassement des limites ou frontières planétaires (impacts sur l’eau, sur les ressources, sur la biodiversité et sur les gaz à effet de serre bien sûr). On cherchera donc aussi à limiter son usage en s’intéressant à quelques bonnes pratiques : utiliser une connexion filaire plutôt que wifi ou 3/4/5G. Lorsque les personnes se connaissent bien, le mode « audio-conférence » (sans images) est même recommandé pour diminuer la pression liée aux énormes volumes de données qui transitent mais également sur les équipements terminaux qui consomment beaucoup d’énergie pour encoder et décoder ces flux vidéos. Cette bonne pratique permet enfin de minimiser la charge cognitive (Zoom fatigue) des visio conférences.
Nous pouvons tous agir ensemble à réduire les impacts des activités de recherche et la diminution des déplacements peut se révéler un levier puissant et efficace pour le faire.
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