Le 10 mai on parle d’ethnopsychiatrie
Du fait de la complexification du monde à travers notamment les phénomènes de globalisation, de la porosité des frontières et des mouvements migratoires de plus en plus importants, les enseignants accueillent dans leurs classes de nombreux enfants issus de cultures venues du monde entier. Ces enfants, qu’ils soient nouveaux migrants avec des parcours scolaires parfois très chaotiques ou venus de familles déjà installées mais peu intégrées au sein de la société et dans le monde du travail, apportent avec eux leurs bagages faits autant de difficultés que de richesses, de violence que d’expériences et de savoirs qui ont à être entendus par les enseignants pour qu’ils puissent être pris en compte voire valorisés harmonieusement dans l’espace pédagogique et le temps scolaire. Certaines difficultés vécues par ces jeunes sont parfois importantes, et produisent un décalage comportemental qui, pour être bien saisi et non stigmatisé d’emblée, demande une sensibilisation à l’écoute des dimensions culturelles qui les sous-tendent. C’est cette sensibilité que peut apporter une connaissance de l’ethnopsychiatrie.
L’ethnopsychiatrie (ou psychiatrie transculturelle), fondée par Georges Devereux au milieu du XXe siècle, se situe au croisement entre psychologie clinique et anthropologie culturelle. Elle s’intéresse aux désordres psychologiques en lien avec le contexte familial, social voire cultuel, en fonction notamment de l’interprétation qu’en donnent les systèmes de représentations auxquels les individus appartiennent. Ainsi sont mis en place des démarches cliniques et des dispositifs originaux de prise en charge des souffrances psychiques des populations migrantes, mais plus globalement de toute population désormais vue dans sa relation avec l’environnement et l’imaginaire socioculturels dans lesquels elle s’est développée.
C’est la raison pour laquelle l’atelier Canopé 42 propose un après-midi de sensibilisation autour de l’ethnopsychiatrie, dans le cadre de ses ateliers de la parole mis en place de façon expérimentale sur la saison 2016-2017. Ceci à travers l’invitation de Nadine Theillaumas, formatrice pour l’association MANA à Bordeaux, une clinique transculturelle qui propose des soins thérapeutiques et de la prévention auprès des populations migrantes. Formée avec Tobie Nathan, Nadine Theillaumas viendra présenter les enjeux et les dispositifs mis en œuvre par l’ethnopsychiatrie, et co-animera ce dernier atelier de la parole consacré aux malentendus culturels. Inscrivez-vous !
un petit mot sur les ateliers de la parole pour les enseignants
En s’intéressant sur la saison 2016-2017 à la question "Comment voyez-vous votre métier dans cinq ans ?", plusieurs thématiques ont été déployées depuis octobre 2016 : « Enseigner, un métier qui fait toujours rêver !? », « Malentendus culturels » et « Pédagogies buissonnières ». Le 10 mai 2017 est le dernier rendez-vous des ateliers de la parole autour du thème 2 (un dernier atelier est prévu le 7 juin 2017 autour du thème 3, en présence de Muriel Epstein, agrégée de mathématiques, sociologue de l’éducation et fondatrice de transapi).
Une évaluation globale des ateliers de la parole est en cours de réalisation, ainsi que l’élaboration d’un livre blanc des propositions nées des groupes de parole. Enfin un ouvrage est en réflexion sur la question du malaise enseignant et des apports possibles de ce type de dispositif d’écoute et de conversation sur le bien-être et les pratiques des enseignants.
RDV à l’atelier Canopé 42 – site de Saint-Etienne de 14h à 17h le 10 mai 2017, 90 rue de la Richelandière, Bâtiment D
Atelier Canopé 42 - Saint-Étienne
90 rue Richelandière
42100 Saint-Étienne cedex 2
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