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Réflexions sur la genèse des Open Badges

3 janvier 2018 par Serge Ravet Retours d’expériences 15115 visites 0 commentaire

Un article repris de http://journals.openedition.org/dms/2043

Alors que beaucoup se posaient la question de comment reconnaître les apprentissages informels, en 2011, à l’initiative des fondations Mozilla et MacArthur sont nés les Open Badges. Au-delà de l’opportunité de rendre visibles les apprentissages informels, l’avènement des Open Badges a permis d’expliciter les processus de reconnaissance et d’y porter un regard critique par l’examen des technologies développées à leur service. Ainsi, le Backpack (sac à badges), développé par la fondation Mozilla pour que les personnes puissent uniquement y stocker les badges émis par d’autres, a été au centre de la critique d’une architecture technique fortement asymétrique en faveur du pouvoir institutionnel. Bien que jamais exposée de manière explicite, l’architecture initiale était fondée sur l’idée implicite que seule une institution a la légitimité pour émettre des Open Badges ; les individus s’étaient vu dénier le droit de « reconnaître ».

Six ans plus tard, après de nombreuses analyses critiques des technologies et pratiques développées autour des Open Badges, notamment la prise de conscience qu’un Open Badge n’est qu’une forme particulière d’attestation, une nouvelle architecture est en train d’émerger : initialement conçus pour rendre visibles les apprentissages informels, les Open Badges proposent désormais un moyen de rendre visible et de valoriser les reconnaissances informelles. Dans cette perspective, ce texte formule un certain nombre de réflexions et d’hypothèses visant à contribuer à comprendre ce phénomène.

De la valorisation des apprentissages informels à celle des reconnaissances informelles — point de vue d’un praticien.

Un articlede Serge Ravet repris de la revue Distances et Médiations des Savoirs, une revue sous licence CC by sa

Qu’est-ce qu’un Open Badge ?

D’un point de vue technique, un Open Badge est une image numérique dans laquelle sont enregistrées un certain nombre d’informations, ou métadonnée [1], dont les principales sont :

  • l’identité du récepteur du badge ;
  • celle de l’émetteur ;
  • les critères d’attribution du badge ;
  • les preuves justifiant de son attribution.

Comme objets techniques, les Open Badges sont un sous-ensemble de la classe des Verifiable Claims (W3C, 2016), c’est-à-dire des informations numériques relatives à une entité dont on peut dire avec certitude que leur contenu est authentique et n’a pas été modifié par une tierce partie. Toute tentative d’en modifier le contenu (par exemple changer l’identité du récepteur) rendrait le badge invalide. Par ailleurs, l’identité du récepteur du badge est cryptée, ce qui est pratique si l’on voulait créer un CV qui soit à la fois 100 % vérifiable et 100 % anonyme [2].

Ce qui rend le badge particulièrement attrayant est la combinaison de la simplicité du medium (une image) avec la richesse informationnelle qu’il véhicule (les métadonnées). Sa simplicité en fait un objet numérique à la fois extrêmement résilient et aisé à manipuler : une fois émis, un badge ne dépend d’aucune plateforme ou logiciel pour continuer d’exister et son récepteur en en a le plein contrôle (le partager, l’afficher ou pas).

Les outils associés aux Open Badges

Si un Open Badge est une image et peut donc être affiché sur n’importe quelle page Web, il faut pouvoir en lire le contenu, les métadonnées, et vérifier son authenticité. C’est pour cela qu’a été inventé le Backpack ou « sac à badges » comme le nomment nos amis québécois. Lorsqu’un badge est déposé dans le sac à badges, à la manière d’un détecteur de faux billets le logiciel vérifie son authenticité [3] et lorsqu’il l’affiche, les métadonnées sont présentées aux côtés de son image.

On peut imaginer que dans un futur où les Open Badges seront des objets familiers, le sac à badges deviendra redondant et ce sera le navigateur qui prendra directement en charge ces fonctions, par exemple en ajoutant « vérifié » à côté de l’image d’un badge intégré sur une page Web et en affichant les métadonnées lorsque le curseur de la souris passe au-dessus de son image.

L’autre outil nécessaire est bien sûr celui qui permet d’émettre des badges, c’est-à-dire d’inclure les métadonnées dans l’image qui leur servira de véhicule. Alors que cette fonction aurait pu être intégrée dans le sac à badges, les inventeurs de ce dernier prirent la décision d’en faire une application à part. Cette décision a eu un impact décisif sur la nature des Open Badges dont les conséquences seront examinées plus bas.

En résumé, pour qu’un écosystème Open Badges fonctionne, il faut pouvoir :

  • émettre des badges — mettre des métadonnées dans une image ;
  • vérifier leur authenticité ;
  • exploiter leur contenu — qui se limite (pour le moment) à l’affichage des métadonnées.

Avec les outils existants (par exemple Open Badge Factory), la conception d’un badge peut prendre quelques minutes et son émission quelques secondes. En revanche, la conception d’un écosystème dans lequel les badges sont produits et consommés peut prendre des heures, voire des jours.

Quelle est l’origine des Open Badges ?

L’idée des Open Badges est née de la rencontre des fondations Mozilla et MacArthur avec les travaux de recherche d’Erin Knight, la fondatrice du projet Mozilla Open Badges. C’est à Barcelone, au cours du Festival Mozilla 2010, que les premiers prototypes d’Open Badges ont été produits. Le rationnel pour le développement des Open Badges est posé avec acuité dans Open Badges for Lifelong Learning [4] (Mozilla Foundation et al., 2012) :

« Le temps est venu de connecter l’apprentissage […] à un écosystème plus large d’accréditation et de reconnaissance afin de permettre à chaque apprenant de capitaliser sur ses expériences d’apprentissage passées, les inspirer et les aider à en trouver de nouvelles, ainsi que de communiquer leurs réalisations et leurs compétences aux diverses parties prenantes. […] Ainsi, un écosystème de badge est une pièce manquante essentielle afin de parvenir à connecter les divers apprentissages à la diversité des apprenants et traduire cet apprentissage en un outil puissant pour trouver des emplois, rejoindre des communautés de pratique, démontrer des compétences ou rechercher de nouvelles opportunités apprentissages. » (p. 6)

Cet article fait de nombreuses références à la question des apprentissages informels :

« Dans ce monde idéal, l’apprentissage serait lié à des contextes d’apprentissage formels et informels, et vous pourrez découvrir des opportunités pertinentes et créer vos propres parcours d’apprentissage à votre rythme » (ibid., p. 3).

C’est sur ce point que les pionniers des Open Badges mettaient l’accent initialement : développer un outil au service de la reconnaissance de la personne en rendant visible les apprentissages informels, mais aussi ses compétences, réalisations, engagements, valeurs et aspirations.

Alors qu’il est admis que la reconnaissance des apprentissages non formels et informels est bénéfique pour la société (Werquin, 2010) et que nous avons la preuve, selon l’OCDE, « que seul un petit groupe de personnes bénéficie de la reconnaissance de l’apprentissage non formel et informel » (Werquin, 2008), les Open Badges pouvaient représenter l’outil qui allait permettre de résoudre un problème posé depuis longtemps : « Comment rendre visible et reconnaître les apprentissages informels ? » en apportant une réponse possible à une autre question : « Comment donner aux apprenants le pouvoir d’être reconnus ? » Telle était la promesse initiale des Open Badges : déplacer le centre de gravité du pouvoir de la reconnaissance des institutions vers les individus.

Un développement participatif

Alors que les premiers prototypes de badges émergeaient, s’est mise en place une communauté vivante qui contribuera fortement à l’adoption des badges, d’une part, et à l’enrichissement des spécifications et des outils, d’autre part. À ce jour 2 563 personnes sont inscrites dans le groupe Open Badges sur la plateforme Google Groups. Par année, une moyenne de 650 nouveaux fils de discussion sont initiés générant chacun une moyenne de quinze publications et une centaine de vues.

Si beaucoup de ces fils de discussion sont relatifs à des questions techniques (par ex. « Comment intégrer les Open Badges dans Wordpress ? ») nombreux sont ceux qui posent des questions relatives aux pratiques (par exemple, « Comment utiliser les badges pour motiver les apprenants ? »). Des réunions en ligne hebdomadaires [5] et des groupes de travail permettaient aux membres de la communauté de partager leurs expériences, de faire la promotion des idées, valeurs et pratiques Open Badges et élaborer les éléments qui allaient faire évoluer les spécifications, comme la définition de nouveaux cas d’usage.

En 2014 était lancée la Badge Alliance (www.badgealliance.org), un réseau d’organisations et de personnes travaillant à la création et la promotion d’un écosystème ouvert, mettant l’accent sur l’agence (agency en anglais [6]) des apprenants et l’innovation. Entre fin 2016 et début 2017, la responsabilité du maintien des spécifications Open Badges a été transférée au Consortium IMS Global. C’est dans la même période que naissait l’Open Recognition Alliance, suite à la publication de la Bologna Open Recognition Declaration (Ravet et al., 2016).

Quels sont les apports des Open Badges ?

L’un des principaux apports des Open Badges est probablement d’avoir aidé à recentrer la question de la formation ouverte (Open Learning) sur la personne et la problématique de la reconnaissance. Jusqu’à récemment, les discours sur la formation ouverte étaient dominés par les questions des contenus (Open Educational Resources, OER. Voir la déclaration de Cap Town [7]), de l’accès (les universités ouvertes, comme l’UK Open University) ou de la pédagogie (les cMOOCs et xMOOCs).

Un document publié en 2016, Opening up Education-A Support Framework for Higher Education Institutions (Inamorato et al., 2016), propose d’examiner la question de l’ouverture dans toutes ses dimensions : accès, contenu, pédagogie, reconnaissance, collaboration, recherche, stratégie, technologie, qualité et leadership. La reconnaissance ouverte y est présentée comme le moyen de « créer un pont entre l’éducation non formelle et formelle, en facilitant la reconnaissance par les institutions de l’enseignement supérieur et autres institutions accréditées d’attestations des acquis d’apprentissage (y compris les badges) qu’ils remettent aux apprenants » (ibid., page 10). Le badge, comme possible représentation standardisée d’attestation de réussite, serait un moyen de rendre les reconnaissances d’apprentissages informels lisibles par les institutions de l’enseignement supérieur.

Des attestations sans papier, infalsifiables, vérifiables et révocables

Comme enregistrements numériques infalsifiables, les Open Badges sont un excellent support pour dématérialiser la délivrance des diplômes et autres reconnaissances formelles. En effet, alors qu’il est possible d’utiliser Photoshop pour se créer de faux diplômes puis de les déposer sur son profil LinkedIn, rien de tel avec les Open Badges. Par ailleurs, il est possible de mettre dans un badge une date de péremption, voire de les révoquer (à l’aide d’une liste de révocation).

Si quelques initiatives universitaires (MIT, université Leonard de Vinci) font le choix des blockchains [8] pour arriver à un résultat similaire, d’autres comme Cineca [9] en Italie, avec sa plateforme Bestr [10], commencent à délivrer des diplômes infalsifiables sur une base d’Open Badges.

Des attestations à granularité variable et cumulatives

Un badge peut être utilisé pour reconnaître une compétence professionnelle, comme celle d’un médecin, mais aussi la simple participation à un événement, comme une conférence. Des badges qui, pris individuellement, peuvent sembler sans grand intérêt (comme la participation à un événement), lorsque mis en relation avec d’autres badges, rendent possible d’en inférer des informations utiles comme des centres d’intérêt, l’assiduité, la participation et les contributions à une communauté, etc.

Ainsi, pour mesurer pleinement la valeur d’un badge, il est nécessaire de le situer au sein de la collection des autres badges reçus et émis, de rendre compte des relations qu’il établit avec d’autres personnes, idées, compétences, communautés, institutions ou organisations.
Résilience, indépendance des plateformes et des institutions

Quelle que soit la plateforme à partir de laquelle un badge est émis, si celui-ci est conforme à la spécification Open Badges, il pourra être interprété par n’importe quel outil ou service actuel ou futur — ne serait-ce que d’en afficher l’image.

Une fois la scolarité initiale achevée, une fois un employeur quitté, les badges restent avec celles et ceux qui les ont reçus et pourront continuer de les utiliser à leur guise. Dans le cas d’une expérimentation avec une certaine plate-forme, les badges créés à cette occasion resteront valides une fois l’expérimentation terminée ou si le choix d’une nouvelle plate-forme est décidé.

Impact

Les Open Badges commencent à s’intégrer dans la panoplie des outils au service de la gestion et du développement des ressources humaines. Ainsi, IBM a introduit des Open Badges pour reconnaître ses actions de formation externes. La figure 1 ci-dessous montre que les résultats sont spectaculaires comme l’augmentation du nombre d’inscrits (+ 129 %) ou celui des inscrits allant jusqu’au test final (+ 694 % !).

Figure 1. L’impact des Open Badges à IBM

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Source : http://www.slideshare.net/​DavidLeaser/​open-badges-at-ibm-overview-for-external-audiences.

Fort de cette première expérience, c’est l’ensemble de la gestion du développement des ressources humaines d’IBM qui en 2017 commence à s’organiser autour des Open Badges.

Quels apports des Open Badges à la reconnaissance ?

Si les Open Badges évoquent des objets familiers comme les badges des scouts ou les médailles militaires, ils ont le potentiel d’être bien plus qu’une version numérique de leurs ancêtres. Certains les présentent comme des « certificats sans papier », ce qui fait dire à d’autres (Belshaw, 2016) que les diplômes et certificats papier ne seraient que des badges déconnectés (« A certificate is just an off line badge »).

Bien que tout à fait pertinentes, ces références peuvent rapidement devenir un handicap pour apprécier tout le potentiel des Open Badges. Pour cela, je propose, à titre d’hypothèse, une grille de lecture intitulée « Le plan de la reconnaissance » organisé sur 2 axes définissant 4 quadrants (figure 2).

Les axes qui définissent et partagent le plan sont :

  • Reconnaissance formelle (centrée sur l’institution) / non formelle (centrée sur la communauté).
  • Reconnaissance traditionnelle (statique / tournée vers le passé) / non traditionnelle (dynamique / tournée vers l’avenir).

Ces 2 axes définissent 4 quadrants :

  • Normatif : l’institution veille à la conformité à la norme (référentiel, curriculum, etc.). Le badge est une accréditation dématérialisée fondée sur des événements passés (supplément au certificat/diplôme).
  • Inclusif : la communauté veille à l’inclusion de ses membres. Le badge est une indication d’appartenance et de participation / contribution à un groupe plus large.
  • Instrumental : les badges émis par l’institution équipent la personne avec des objets dynamiques, à la manière des Tamagotchis qu’il faut nourrir pour qu’ils restent vivants. L’information contenue dans le badge n’est pas tant une description de ce que la personne a fait avant (à destination d’une tierce partie) mais de ce qu’elle peut faire après l’avoir obtenu : participer à certains projets, accéder à de nouveaux parcours d’apprentissage, rendre service à la communauté, etc.
  • Pouvoir d’agir : dans ce quadrant, la personne est l’agent à l’origine de sa reconnaissance et de celle des autres. Elle a le pouvoir de créer ses propres badges (individuels et collectifs) et de rechercher des endossements de tiers au sein de sa communauté et au-delà.

La représentation ci-dessous (figure 2) vise à rendre compte de la question de la place de la personne dans le processus de reconnaissance : la personne « reconnue » versus la personne « reconnaissante ». L’écosystème qui est mis en place est-il centré sur la personne comme agent de la reconnaissance (de soi, des autres) ou comme objet de la reconnaissance (par les autres) ? Le centre de gravité de l’acte de reconnaissance est-il la personne, la communauté ou bien l’institution ? Quels jeux possibles entre les différents acteurs ?

En prenant cette grille de lecture, l’analyse d’un large nombre de projets actuels et planifiés semblerait indiquer que rares sont les instances où la personne est l’agent de la reconnaissance (de soi, des autres) et fort nombreuses celles où l’individu est l’objet de la reconnaissance. Le centre de gravité des projets Open Badge se situerait donc plutôt du côté du quadrant normatif.

Figure 2. Le plan de la reconnaissance (auteur).

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Par exemple, SURFnet, l’association néerlandaise des TICE dans l’éducation et la recherche, dans un document intitulé « Whitepaper on Open Badges and Micro-Credentials » (Kerver et Riksen, 2016) propose trois scenarii pour l’utilisation des badges :

  • Badges comme microcrédits pour des éléments du curriculum ;
  • Badges pour reconnaître des activités non curriculaires ;
  • Badges comme éléments de jeu11 [11]

Dans ces trois scenarii, c’est bien l’institution qui est au centre du processus de reconnaissance : pas une seule fois le mot peer (pair) n’est utilisé. Les badges ne sont compris que comme un outil au service de la reconnaissance formelle, des apprentissages formels et informels.

Le Badges Design Principles Documentation Project [12] (Hickey et al., 2014) publié par le Center for Research on Learning and Technology à Indiana University propose un travail approfondi d’analyse des premières expériences Open Badges. Un des résultats est une grille identifiant quatre groupes de ‘principes’ qui ont présidé à la conception des systèmes de badges étudiés :

  • Reconnaître l’apprentissage (informel) ;
  • Évaluer l’apprentissage (formel) ;
  • Motiver l’apprentissage ;
  • Étudier les systèmes de badges numériques.

Tableau 1 - Les principes de conception de dispositifs Open Badges (Hickey et al., 2014).

Principles for Recognizing Learning with Digital Badges. Design Principles for Motivating .
Use badges to map learning trajectory. Recognize identities.
Align badges to standards. Engage with the community.
Have experts issue badges. Learning with Digital Badges.
Seek external backing of credential. Display badges to the public.
Recognize diverse learning. Provide outside value of badges.
Use badges as a means of external communication. Set goals.
Determine appropriate lifespan of badges. Promote collaboration.
Recognize educator learning. Stimulate competition
Award formal academic credit for badges. Recognize different outcomes.
Design Principles for Assessing Learning in Digital Badge Systems. Provide privileges.
Promote discovery. Utilize different types of assessments.
Use leveled badge systems. Using traditional evidence :
Enhance validity with expert judgment. Design Principles for Studying Learning in Digital Badge Systems.
Align assessment activities to standards : create measurable learning Study badge impact : Research OF badges.
Use performance assessments in relevant contexts. Improve badge ecosystems : Research FOR ecosystems.
Use e-portfolios. Study badge impact with badge evidence : Research WITH & OF badges.
Use formative functions of assessment. Improve badge impact with badge evidence : Research WITH & FOR badges.
Use mastery learning. Improve badge ecosystems with badge evidence : Research WITH & FOR ecosystems
Use rubrics.
Promote "hard" and "soft" skill sets.
Involve students at a granular level

Sur les 30 projets Open Badges étudiés, 29 utilisent des badges organisés par niveau pour assurer une progression, 26 des objectifs pédagogiques mesurables et 16 des ‘rubriques’ pour évaluer. Il est à noter que le mot peer est présent dans 46 pages (sur 138) de ce document pour rendre compte du rôle des pairs dans le processus de reconnaissance. Il établit que les processus de reconnaissance mis en œuvre sont à la fois formels et informels, même s’il y a un tropisme vers la reconnaissance formelle. C’est l’institution qui définit le cadre de référence et c’est elle qui en dernier ressort reconnaît. Si l’on devait situer ces projets dans le « Plan de la reconnaissance » (figure 2), ils formeraient un nuage dans la moitié gauche avec un centre de gravité situé vers le quadrant normatif.

Comme le remarque le rapport : « L’examen des projets a révélé les nombreuses façons dont les écosystèmes existants entravaient les pratiques de reconnaissance. Lorsque ces écosystèmes existent déjà, les objectifs, les valeurs et les programmes existants ont contraint les types et les façons dont l’apprentissage pouvait être reconnu. » (Hickey et al., 2014, p. 7)

Pour utiliser un vocabulaire piagétien, on pourrait décrire deux pôles dans les usages des badges :

  • L’assimilation : les badges sont utilisés pour faire ce qu’on faisait déjà. Ils sont assimilés par le système éducatif en place comme microcrédits (Ravet, 2015b), une enveloppe « moderne » pour afficher les résultats d’un processus de reconnaissance formel.
  • L’accommodation : les pratiques sont transformées par l’arrivée de ce nouvel objet. Des choses qui semblaient impossibles ou incompréhensibles deviennent à la fois possibles et compréhensibles. Par exemple : rendre visibles et valoriser les reconnaissances informelles.

Dans sa forme la moins intéressante, l’assimilation peut être un moyen de prétendre innover en ne changeant que la surface des choses, une sorte de Botox pour changer l’image de l’éducation formelle (Ravet, 2016c). Mais, alors que l’assimilation des badges par le système formel pourrait être sans conséquence réellement néfaste, la facilité de leur mise en œuvre pourrait très bien avoir des effets délétères sur les environnements proches, tels ceux des champs où l’on cultive des OGM en pleine nature sur leur environnement.

Le risque de formolisation de l’informel

Le titre de cette section n’est pas une faute de frappe, formolisation en lieu de formalisation, mais un avertissement sur les risques que, selon nous, peuvent faire courir certaines conceptions de l’usage des Open Badges. L’éducation informelle est déjà sous attaque (Hager et Halliday, 2009) et, autre hypothèse, les Open Badges pourraient rapidement devenir une arme de destruction massive de l’éducation informelle au profit de l’éducation formelle, la vidant de sa substance à la manière de l’usage de l’aldéhyde formique dans la thanatopraxie.

« À notre avis, les récentes tentatives des gouvernements d’essayer de formaliser l’apprentissage informel suggèrent une méfiance presque obsessionnelle du rôle du jugement par la personne elle-même [through agency dans le texte]. C’est comme si la communauté ne pouvait être fabriquée que par une éducation publique qui développerait un consensus où se chevauchent valeurs et de principes généralement acquis. C’est comme si l’apprentissage informel risquait de fragmenter un tel consensus lorsque les gens poursuivent des intérêts d’apprentissage individuels pour acquérir des valeurs et des principes qui leur sont propres. » (Hager et Halliday, 2009)

Cette inquiétude trouve un écho lors de la conférence en 2010 de l’Association européenne pour l’éducation des adultes (EAEA) / Nordic Network for Adults Learning Conference :

« De nombreux participants ont eu des réserves et des angoisses vis-à-vis des cadres de qualifications et la validation de l’apprentissage non formel et informel. Il a été suggéré, par exemple, qu’il y a un risque dans ce secteur que les cours accrédités donnent aux apprenants l’impression qu’ils appartiennent au système formel, ce qui pourrait dissuader les personnes ayant eu des expériences d’éducation antérieures négatives d’y participer. Les délégués ont souligné que « l’apprentissage pour l’apprentissage » reste important et qu’il faut maintenir soutien et financement de l’apprentissage non formel, les cercles d’étude et le développement des compétences sociales, même si les apprenants choisissent ce type d’apprentissage pour le développement personnel et n’ont pas l’intention de faire valider les compétences. Les délégués de la conférence ont souligné qu’il incombait à l’apprenant de choisir ce qui devrait être validé et non. » ( Hawley et al., 2011, souligné par l’auteur).

Ces avertissements doivent être pris d’autant plus au sérieux qu’avec les Open Badges nous sommes désormais en présence d’un outil puissant qui, comme la langue d’Ésope, peut être utilisé pour le meilleur comme le pire. Rien ne serait plus faux que de croire à l’innocuité des Open Badges. Nous le voyons déjà à l’œuvre dans les établissements de formation initiale qui mettent en place des panoplies de badges pour couvrir toute une gamme de compétences, en particulier les compétences acquises dans les espaces d’apprentissages informels. Les espaces de liberté qui restaient encore dans l’espace informel sont désormais en passe de devoir se soumettre au contrôle institutionnel. Avec l’intention (louable) de vouloir reconnaître les apprentissages informels, ne sommes-nous pas en train d’assister à mainmise du formel sur l’informel, sa mise sous tutelle ?

Dans The Potential and Value of Using Digital Badges for Adult Learners1 [13] (Finkelstein, 2013) on peut lire : « Étant donné que les possibilités de développer des badges sont en expansion, il est important de déterminer quelles personnes ou organisations auront le pouvoir d’émettre des badges. Seraient-ce des enseignants, des programmes, des États ou un émetteur national ? » (p. 5) Même si le texte évoque à plusieurs reprises l’idée que des pairs pourraient aussi émettre des badges, ceux-ci restent accessoires par rapport aux badges issus des institutions ou de leurs représentants.

Dans un double mouvement les Open Badges ont ainsi migré du champ de l’informel où ils sont nés vers celui des institutions d’éducation formelle pour en retour enjoindre les acteurs de l’apprentissage informel de formaliser les processus de reconnaissance sur le modèle des reconnaissances formelles — voire de mettre en place des processus d’assurance qualité !

Nous faisons ainsi face au dilemme suivant :

  • L’éducation formelle veut s’ouvrir à l’éducation informelle en la reconnaissant de façon formelle avec des badges ;
  • L’usage des badges comme processus de reconnaissance formel en retour a des effets délétères sur les processus d’apprentissages informels (cf. l’inflation de nouvelles normes décrivant les compétences hors champ académique ou professionnel).

Les Open Badges se comporteraient ainsi à la manière d’un rétrovirus : conçus au départ comme outils au service de la reconnaissance des apprentissages informels, au contact d’institutions d’éducation formelle une souche particulièrement virulente de badge s’y est développée et a en retour commencé à contaminer les mondes des apprentissages informels. Cette souche de Badge est reconnaissable à sa forme de microcrédits. D’une totale innocuité dans le monde de l’apprentissage formel déjà mithridatisé, la contamination du monde de l’informel par cette souche pourrait, si nous n’y prenons garde, avoir des effets délétères.

Pour sortir de ce dilemme, nous proposons de partir de la dialectique « agent reconnaissant/agent reconnu », l’agent acteur de la reconnaissance des autres et celui en quête de reconnaissance de soi.

Le badge au service de la motivation extrinsèque — et de la démotivation intrinsèque

« […] cinquante-et-un enfants d’âge préscolaire ont été invités à dessiner avec des Magic Markers, quelque chose que la plupart des enfants de cet âge trouvent très attrayant. Cependant, certains d’entre eux ont été informés que s’ils produisaient des dessins, ils recevraient chacun un certificat spécial et personnalisé, décoré d’un ruban rouge et d’une étoile d’or. Entre une semaine et deux semaines plus tard, les enfants ont été observés dans leurs salles de classe. Lepper a découvert que ceux qui avaient été informés qu’ils recevraient un certificat semblaient moins intéressés à dessiner avec les Magic Markers que les autres enfants, et moins intéressés qu’ils ne l’avaient été avant que la récompense ne soit offerte. » (Kohn, 2010, p. 70)

Cet extrait de Punished by Rewards : The Trouble with Gold Stars, Incentive Plans, A’s, Praise, and Other Bribes [14] n’est qu’une des centaines d’études démontrant, contre les mythes comportementalistes, que les incitations fondées sur le renforcement de la motivation extrinsèque ont des effets délétères sur la motivation intrinsèque. Or une recherche sur Google avec les termes « open badges » et « rewards » donne 131 000 entrées dont la plupart recommandent l’usage des badges comme moyen de récompenser, l’article Punished by Open Badges (Ravet, 2013b) arrivant en dixième position, précédé et suivi par toujours plus d’articles vantant la valeur des badges comme outil de motivation.

Parmi ces liens on trouve une publication de JISC [15] qui recommande les badges comme instrument de motivation « Offrez des incitations telles que des produits institutionnels, une distinction ou un badge numérique » (JISC 2016) et un billet de Don Presant (2016) dans lequel il rapporte le cas d’un collège qui utilise les badges pour donner des points qu’ils peuvent échanger contre des pizzas : « avec toutes les réalisations qu’ils ont obtenues, ils gagnent des points qu’ils peuvent échanger pour les prix que nous avons dans notre Points Store ».

Heureusement, il y a d’autres voix, notamment celles d’étudiants (Ravet, 2015a). « Nous n’avons pas besoin d’un badge pour nous dire que nous avons appris quelque chose. Nous voulons apprendre parce que nous sommes intéressés, pas à cause d’une pseudo-récompense », tels sont les propos rapportés par Timothy Freeman Cook (Freeman Cook, 2014) de la part de deux étudiants lors d’une réunion dont l’objet était les Open Badges. Et de citer Saint-Exupéry : « Si tu veux construire un bateau, ne rassemble pas tes hommes et femmes pour leur donner des ordres, pour expliquer chaque détail, pour leur dire où trouver chaque chose. Si tu veux construire un bateau, fais naître dans le cœur de tes hommes et femmes le désir de la mer. »

Le problème est que de nombreux concepteurs de dispositifs de badges savent donner des ordres, expliquer chaque détail, et dire où trouver chaque chose (c’est ce qu’ils trouvent sans trop de difficultés dans les programmes, curricula et référentiels de compétences) et ont plus de mal à « fai[re] naître dans le cœur [des] hommes et femmes le désir de la mer. » C’est précisément une telle vision qui peut émerger dans la moitié droite du « Plan de la reconnaissance » (figure 2), en particulier dans le quadrant pouvoir d’agir.

Comment en sommes-nous arrivés là ?

Les risques encourus par un usage non maîtrisé des Open Badges proviennent essentiellement d’une erreur commise au moment de leur genèse et qui, non corrigée, serait devenue une faute. Ainsi que nous l’avons vu plus haut, l’outil principal qui a été mis à la disposition du grand public était le Backpack, qui avait pour fonction de stocker, vérifier et afficher les badges collectés par les apprenants. Pas de possibilité d’émettre des badges depuis le Backpack — et c’est toujours le cas 6 ans plus tard ! Par ailleurs, les émetteurs de badges n’avaient pas besoin d’avoir un Backpack, il leur suffisait d’avoir une application dédiée à l’émission des badges.

D’un point de vue expérience utilisateur (UX, user expérience, pour les designers) c’est comme si, pour gérer son courrier électronique, on devait avoir deux applications indépendantes, une pour stocker et lire son courrier, l’autre pour l’écrire. De plus, imaginez que, pour avoir le droit d’écrire un courrier, il ne soit pas simplement nécessaire de télécharger une application sur son ordinateur, mais d‘avoir son propre serveur, interdisant de fait à l’usager moyen d’écrire du courrier. Un tel dispositif de courrier électronique ressemblerait plus à un système de propagande qu’à un système ouvert et démocratique. Il y a bien sûr des plateformes qui ont développé des approches plus ouvertes (cf. Credly et plus récemment Badgr) où il est possible de faire les deux, mais les partisans du Backpack , initialement créé par Mozilla, n’ont pas fait le moindre effort pour aller dans cette direction. Il est assez ironique que ce soient deux entreprises à but lucratif, Credly et Badgr qui ont avancé dans cette direction, alors que le Mozilla Backpack , qui se proclame « logiciel ouvert », reste fermé à toute idée d’ouverture dans ce sens…

Le message implicite porté par l’architecture Open Badge initiale était : seules les autorités reconnues ont le droit d’émettre des badges et, comme elles sont déjà reconnues, il n’est point besoin qu’elles prouvent leur crédibilité en présentant leurs crédits dans un sac à badges. Cette asymétrie était dans les gènes même de l’Open Badge avec un jeu de métadonnées structurellement différentes pour représenter l’émetteur et le récepteur du badge.

Ce qui caractérisait l’architecture Open Badges originelle était l’asymétrie entre les institutions et les individus. Les discours sur les badges comme outils au service de la puissance d’agir (empowerment) des apprenants étaient fallacieux (Olneck, 2015) car celui qui a le pouvoir c’est celui qui émet le badge, pas celui qui le reçoit.

Si, par ailleurs, on regarde le badge comme la manifestation d’une relation de confiance entre l’émetteur du badge et son récepteur, l’architecture originelle Open Badges interdisait à une personne de manifester sa confiance à une autre ou à une institution. Pas de place pour « l’individu reconnaissant » dans l’univers des Open Badges, mais seulement pour l’individu en quête de reconnaissance par les autorités constituées. C’est ce à quoi tentait de répondre la proposition de réalisation d’une « Trust Box » qui serait à la fois émettrice et collectrice de badges comme marques de confiance offertes et reçues (Ravet, 2013a).

Des Open Badges aux « Open Endorsements » ou comment rendre visible les reconnaissances informelles ?

Adresser la question de l’asymétrie de l’architecture Open Badges a été au cœur du travail mené par un petit groupe de personnes qui a contribué la spécification 2.0 des Open Badges. Un premier changement, qui n’est visible que des programmeurs, est un format identique pour les métadonnées représentant l’émetteur et le récepteur du badge. Ce changement n’est certainement pas suffisant pour résoudre les problèmes identifiés plus haut, mais c’est déjà une déclaration d’intention claire de mettre fin à l’asymétrie congénitale de la première infrastructure Open Badges.

Un deuxième changement apporté par la nouvelle spécification est la possibilité d’endosser un badge une fois émis, i.e. une tierce partie peut attester que ce badge est mérité (ou non, en ne l’endossant pas). La question de l’endossement (endorsement en anglais) ou attestation avait déjà fait l’objet d’un groupe de travail au sein de la Badge Alliance, mais cela n’avait été envisagé que pour les classes de badges, c’est-à-dire les moules à partir desquels sont fondus (émis) les badges. L’idée à l’époque était que, pour qu’un badge ait de la valeur, il serait préférable qu’il soit endossé par une institution prestigieuse, comme la NASA [16] ou le CNRS. Désormais, plus que le moule d’un badge, c’est la pièce moulée même qui peut être endossée.

L’introduction de l’endossement est un élément clé dans la réduction de l’asymétrie institution-individu. Désormais, il devient possible pour une personne de créer son propre badge et de demander par la suite l’endossement de tierces parties. Par exemple, une personne peut créer son propre badge de plombier, puis demander aux personnes pour qui elle a travaillé d’endosser ce badge. On peut imaginer qu’une fois un nombre suffisant d’endossements, la personne aille se présenter à la Chambre des Métiers pour demander à être formellement accréditée afin d’obtenir les avantages liés à cette accréditation formelle — la reconnaissance informelle pouvant, elle, être suffisante pour trouver de nouveaux clients sur la base de la réputation.

Ce résultat est en partie dû à la contribution du projet Open Badge Passport (Ravet 2016a) qui était de « permettre l’émission, la réception, l’organisation, l’affichage et la recherche des badges numériques sans barrières. En établissant et en nourrissant des réseaux de confiance, il encourage l’émergence d’une nouvelle génération de services soutenant l’apprentissage, l’emploi (y compris le travailleur indépendant), l’inclusion sociale et la citoyenneté. »

Avec la possibilité d’endossement, nous avons désormais une plus grande facilité pour explorer le quadrant du Pouvoir d’agir. Par exemple, dans le cadre du projet Badgeons la Normandie (Petiqueux, 2017), il est rapporté que « Le processus de validation devra, à chaque fois que possible, associer les pairs suivant ce que le badge reconnaît (une participation, un engagement, un rôle, des capacités, etc.) pour donner du sens à notre action. Il est important de donner le pouvoir de reconnaissance à chaque jeune et pas seulement à l’institution pour que ceux-ci se sentent impliqués. »

Enfin, si l’on pose la question de la différence entre émettre un badge et endosser un badge, il faut bien reconnaître que celle-ci est plus que ténue. Après tout, un badge n’est qu’une forme particulière d’endossement qui utilise une image pour le représenter et le véhiculer. Ainsi, un badge serait le véhicule d’un endossement, alors que l’endossement d’un badge serait l’endossement du véhicule d’un endossement… Endosser un badge reviendrait donc à endosser… un endossement.

C’est de ce constat qu’est née l’idée d’Open Endorsement, i.e. une forme d’endossement qui peut s’affranchir de la contrainte de l’image dans laquelle les métadonnées sont stockées (Ravet 2016b), mais aussi d’établir des réseaux locaux de reconnaissance, une façon d’instrumenter et d’étendre ce que Dan Hickey nomme Learning Recognition Network [17] (Hickey et Otto, 2016).

Et après ?

Si l’on désire une société fondée sur le développement de la puissance d’agir de ses membres, on ne peut faire l’économie de construire un cadre dans lequel les individus sont à la fois agents reconnaissants et agents reconnus. Pour paraphraser Paul Ricœur qui dans Parcours de la reconnaissance explique qu’il n’y a pas de théorie de l’action sans théorie de la reconnaissance (Ricœur, 2005), nous pourrions tenter d’affirmer qu’il n’y a pas de pouvoir d’agir sans pouvoir de reconnaissance. La première génération d’Open Badges l’avait interdit, la nouvelle propose un premier pas dans cette direction.

Pour aller plus loin, nous proposons d’étendre la réflexion engagée sur « comment rendre visibles les apprentissages informels ? » à celle de « comment rendre visibles les reconnaissances informelles ? ». Ainsi pourrons-nous approcher les bases d’une représentation tangible de la notion de « territoire apprenant » (Bier, 2010) et de « société apprenante » (Becchetti-Bizot et al., 2017), un objectif visé par un projet comme Badgeons la Normandie (Petitqueux, 2017).

Bibliographie

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Pour citer cet article

Référence électronique

Serge Ravet, « Réflexions sur la genèse des Open Badges », Distances et médiations des savoirs [En ligne], 20 | 2017, mis en ligne le 20 décembre 2017, consulté le 03 janvier 2018. URL : http://journals.openedition.org/dms/2043

Auteur
Serge Ravet

Open Recognition Alliance

2 rue Couturat F-89300 Joigny
serge.ravet@openrecognition.org

Licence : Pas de licence spécifique (droits par défaut)

Notes

[1Le format des métadonnées est défini par des spécifications ouvertes initialement conçues par la Fondation Mozilla avec le soutien financier de la Fondation MacArthur puis développé par le consortium Badge Alliance. Depuis le 1er janvier 2017, c’est le consortium IMS Global Learning qui a la responsabilité de maintenir et faire évoluer le standard.

[2Pour être précis, dans la version actuelle des Open Badges, nous n’avons qu’un pseudo-anonymat. Un anonymat fort est possible en faisant appel aux technologies d’encryptage maintenant couramment utilisées dans les transactions financières.

[3L’authenticité d’un badge est vérifiée soit en demandant confirmation à l’émetteur, soit en vérifiant sa signature électronique.

[4« Badges ouverts pour l’apprentissage tout au long de la vie »

[5Exemple d’invitation à la réunion hebdomadaire de la communauté Open Badges : https://groups.google.com/forum/#!searchin/openbadges/2012$20call%7Csort:relevance/openbadges/GX6qw15vP-E/WXSSA8XShPYJ

[6Au sens de « pouvoir agir », c’est-à-dire la capacité de produire des événements dans la société et la nature

[8La blockchain est une base de données distribuée sécurisée qui enregistre tous les échanges effectués entre ses utilisateurs depuis sa création et fonctionne sans organe central de contrôle. La plus connue des blockchains est celle des Bitcoins.

[9Cineca Cineca est un consortium composé de 70 universités, 8 institutions de recherche et du ministère italien de l’Éducation qui développe des applications et des services avancés en technologie de l’information.

[11De nombreux acteurs du monde de l’éducation commettent l’erreur d’associer de façon non pertinente badges et ludification : « Ce que nous qualifions actuellement de ludification [gamification], c’est en fait le processus consistant à prendre ce qui est le moins essentiel dans les jeux et à le représenter comme le noyau de l’expérience. Les points et les badges n’ont pas plus de relation avec les jeux que les sites Web et les applications d’entrainement physique avec les cartes de fidélité. Ce sont d’excellents outils pour communiquer les progrès et reconnaître les efforts, mais ni les points ni les badges ne constituent un jeu » (Robertson, 2010).

[12Projet de documentation des principes de conception des badges.

[13La valeur potentielle de l’utilisation des badges numériques pour les apprenants adultes.

[14Puni par les récompenses : Le problème avec les bons points, mesures incitatives, notes, louanges et autres pots-de-vin.

[15JISC (anciennement Joint Information Systems Committee) est une organisation à but non lucratif britannique active dans la recherche et le développement de nouvelles technologies au service de l’éducation et de la recherche.

[17Réseau de reconnaissance de l’apprentissage.

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