Coopérer pour apprendre : Atouts et Challenges
Jacques Lanarès [1]
Même si l’idée n’est pas nouvelle, la coopération et le travail en groupes prennent une place croissante dans l’enseignement supérieur à la faveur de l’évolution des méthodes et stratégies d’enseignement. La montée en puissance d’approches de l’enseignement centrées sur les étudiants ne fait qu’accentuer le phénomène. Pour autant, s’agit-il d’un effet de mode ou est-ce le résultat d’une nouvelle ou meilleure compréhension des mécanismes de l’apprentissage ? De fait cela peut être l’un ou l’autre selon que l’on en fait une panacée ou un dispositif privilégié dans des contextes spécifiques. Pour apporter des éléments de réponse à cette question, l’intervention reviendra tout d’abord sur les fondements psychologiques et pédagogiques de l’utilisation du groupe dans l’enseignement, en particulier supérieur, puis s’attachera à faire ressortir les conditions d’efficacité de ces dispositifs en revenant notamment sur les principaux éléments à retirer des recherches sur le fonctionnement des petits groupes et des équipes. Ceci sera l’occasion de souligner quelques éléments clés de la coopération.
Enfin, l’intérêt de ces dimensions /aspects dans une perspective d’employabilité ainsi que les conditions à créer pour favoriser le transfert seront abordées.
Coopérer, d’abord un changement de posture
Michel Briand [2]
La coopération, la capacité à innover, la créativité, figurent en tête des référentiels des compétences attendues dans ce 21ème siècle d’une société transformée par nos usages du numérique et confrontée à l’urgence des transitions. L’abondance des contenus numériques, des innovations sociales et des initiatives locales appellent à des changements de posture pour "faire avec", "être en attention", "donner à voir", apprendre à coopérer et développer les communs. Des années d’expérience dans le développement des pratiques collaboratives dans la société nourriront cette présentation centrée sur l’apport de la coopération ouverte.
Freins et facilitations seront illustrés et déclinés dans le domaine de la formation au travers d’interviews d’acteurs.
L’ère du "co" et de l’open : entre solutions concrètes et imaginaires numériques.
Célya Gruson-Daniel [3]
La coopération, l’ouverture, le partage ou encore la co-construction sont au coeur des discours qui décrivent nos sociétés et les dispositifs numériques qui les accompagnent. L’enseignement supérieur et la recherche (ESR) n’y dérogent pas, ce qui bouscule les pratiques pédagogiques et les modes d’organisation au sein de nos instituts.
Or, une rapide rétrospective sur les attentes initiales portées sur les MOOC à partir de 2012 - comme espace de coopération et d’ouverture- à la réalité des plateformes et des usages actuels amène à s’interroger sur les possibilités concrètes d’une coopération tout autant que des valeurs et des objectifs qui y sont associés.
Entre coquille creuse des discours institutionnels et mise en oeuvre de dispositifs (véritablement ?) coopératifs et ouverts/libres, des pistes de réponse se trouvent dans l’analyse de la pluralité des significations que ce terme recouvre.
En revenant sur la polysémie d’une formule voisine l’open, Célya Gruson-Daniel détaillera les différentes conceptions qui y sont associées afin d’éclairer ce que coopérer peut vouloir dire aujourd’hui. Cette présentation sera une invitation à un regard réflexif au sein de l’ESR sur les imaginaires du "co" et de l’open et les moyens de leur implémentation, ce qui nécessite au delà de l’aspect technique "numérique" des changements d’ordre cognitifs sur nos modes de penser et faire société aujourd’hui.
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