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Evaluation par les pairs
Les étudiants en 3eme année de Masso-Kinésithérapie, dans le cadre de leur enseignement de l’UE 22 S6, avaient, comme travail de groupe, à fournir l’étude et la « vulgarisation et la recontextualisation dans l’intérêt professionnel » d’un MOOC choisi et étudié au semestre précédent, en revisitant un thème de leur choix, sujet lié aux pratiques actuelles de la profession (E-santé, Apport des technologies en santé, Plan santé 2022, Prévention, Nouvelles approches rééducatives…). L’évaluation de ce travail devait pouvoir rendre compte auprès de toutes et tous, en présentiel, à l’aide d’une présentation orale, afin qu’ils puissent bénéficier réciproquement de chaque production ; cela aurait été également le support d’échange et de confrontations d’idées.
Mais comme chacun sait, le présentiel n’a pas permis d’envisager le « troc d’idées ». Un des moyens qui nous a permis de corriger et ainsi faciliter ce partage a été « l’auto-évaluation par les pairs » ; En effet, la consultation et l’évaluation des travaux des uns et des autres ont assuré auprès d’un nombre restreint d’étudiants mais malgré tout réel et conséquent le partage des idées et le retour critique, plus ou moins objectif, sur leur production. De fait, pour un travail fourni, deux groupes d’étudiants, indépendants et choisi aléatoirement, devaient alors évaluer ce dit-travail à l’aide d’une grille d’analyse qui leur était fourni.
Cette auto – évaluation a été complétée par une tierce évaluation du formateur, afin de garantir l’impartialité et éviter tout phénomène de favoritisme dans les notations entre étudiants. La note finale attribuée à l’ensemble des membres du groupe était donc la moyenne de ces évaluations, pondérée par l’avis du formateur.
L’avantage de cette méthode reste prioritairement la nécessité de consulter les travaux pour fournir une évaluation ; cette évaluation force l’étudiant à se comparer aux autres dans sa propre production et a donc un effet sur ses propres compétences. Cela permet également l’amélioration des compétences de critique et de prise de recul.
Un inconvénient majeur, même si la présence bienveillante du formateur et de sa pondération, reste tout de même ce phénomène social de copinage ou favoritisme, « pour ne pas léser », notamment en situation de confinement et donc quelque peu déroutant ; plusieurs réponses pourraient être apportées à ce frein et éviter partiellement cet écueil : la première réponse serait d’envisager une auto évaluation par pair mais de promotion différente, favorisant alors la mise en place d’une certaine pression sociale, motrice et moins subjective. La deuxième serait de pouvoir envisager cette forme d’évaluation avant tout de façon formative et donc moins sanctionnant ; la production du travail serait alors moins perturbée par le risque de l’échec.
Réflexion et perspectives
– Ne peux sans doute fonctionner que s’il y a une culture de ce type de pratique et pas de manière isolée.Créer une culture de l’évaluation formative, envisager l’évaluation comme moment d’apprentissage : retour formatif à prévoir, problème de la temporalité de la CAC (commission d’attribution des crédits) qui se déroule en fin de semestre et qui désynchronise complètement l’évaluatif du formatif
– Créer une culture de l’auto-évaluation (systématiser... ?) à construire... ?
- Penser des apports sur la notion de l’évaluation (évaluation du travail et pas de la personne) pour que ce dispositif soit bien perçu, vécu et accepté
- Demander dès que possible à l’étudiant de s’auto-évaluer grâce à la grille de correction dès que cela est possible
– Minimiser les jeux de rôles :
- Anonymiser les évaluateurs ?
- Utiliser une évaluation tutorale (par les étudiants des années supérieures : nécessite de trouver un moyen de valoriser cela pour les évaluateurs dans une UE ?)
– Nom du porteur de l'initiative IFPEK
– Auteur de la fiche Matthieu Armand
EvaluationParLesPairs (Initiatives pédagogiques )
créée le 12.11.2020 à 18:11
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