Assister aux cours et relire régulièrement ses notes, c’est essentiel pour réussir à l’université. Mais il est un travail que les étudiants ne doivent pas négliger : la consultation des références bibliographiques recommandées par les enseignants. Internet facilite grandement l’accès à ces références. De là à consulter directement ouvrages et articles scientifiques sur écran, il n’y a qu’un pas.
S’il a été démontré que la lecture sur papier s’accompagne d’une meilleure compréhension et d’une meilleure mémorisation des informations contenues dans ces textes documentaires, il reste à savoir quelles sont les préférences personnelles en termes de supports de lecture d’une génération plongée dans le tourbillon des technologies.
Des écrans trop distrayants
Si smartphones et tablettes font partie du quotidien des jeunes, deux études récentes montrent clairement que les jeunes continuent à donner la priorité au papier lorsqu’il s’agit de lire des textes. À partir de données collectées auprès de 429 étudiants originaires des États-Unis, du Japon, d’Allemagne, de Slovaquie et d’Inde, Baron, Calixte et Havewala ont montré en 2017 que ce public met en avant les avantages du papier.
En effet, près de 92 % de ces étudiants disent mieux se concentrer en lisant sur papier et plus de 80 % d’entre eux indiquent qu’à prix équivalent ils préféreraient lire sur papier aussi bien pour leurs cours que leurs loisirs, d’autant plus lorsque les textes sont longs. Ces étudiants étaient par ailleurs plus enclins (environ 60 %) à relire un texte sur papier que sur écran et à faire plusieurs tâches à la fois quand ils sont face à un écran, ce qui étaye les enjeux de concentration.
D’un point de vue qualitatif, les étudiants considéraient que le papier facilitait plus particulièrement les annotations et ils appréciaient aussi ses propriétés physiques (le tenir, sentir sa texture, tourner ses pages). Cependant, ils reconnaissaient son côté parfois moins pratique, du fait notamment de son poids, tout en pointant des coûts environnementaux et financiers potentiellement plus importants pour ce support.
L’écran l’emportait par certaines propriétés physiques ou fonctionnalités, comme l’éclairage, la facilité de recherche de la définition des mots ou l’accès à des informations complémentaires, sa portabilité, doublée du stockage de plusieurs livres. Ses principaux défauts étaient la fatigue oculaire et la distraction qu’il pouvait provoquer.
Des usages numériques raisonnés
Publiée en 2018 à partir de données collectées auprès de 10 293 étudiants de 21 pays répartis sur tous les continents, l’étude de Mizrachi et de ses collègues va dans le même sens. 78,44 % des jeunes interrogés préfèrent lire des textes académiques ou documentaires sur papier. Une majorité d’entre eux indiquent aussi mieux se focaliser sur les informations contenues dans les textes (82,02 %) et mieux les retenir (72,37 %) lorsqu’elles sont sur papier.
À 72,83 %, ils préfèrent utiliser plus fréquemment le papier pour les textes de sept pages minimum. Une large majorité de ces étudiants préfèrent aussi annoter les textes sur papier (83,6 %) alors que seulement une minorité d’entre eux annotent ces textes sur écran (24,11 %). De plus, 68,85 % préfèrent imprimer les textes en format numérique avant de les lire même si cela est plus coûteux en termes d’effort, de temps et d’argent que de lire ces mêmes textes sur écran.
Ainsi, ces résultats récents montrent que les étudiants à travers le monde privilégient le support papier lorsqu’il s’agit de lire et de comprendre un texte universitaire et d’apprendre à partir de celui-ci alors que cette population est pourtant maintenant rompue à l’usage des écrans, ce qui suggère un usage raisonné de ces derniers. Ces résultats nous amènent aussi à continuer de recommander de privilégier le support papier pour la lecture de manuels scolaires ou universitaires.
Frédéric Bernard does not work for, consult, own shares in or receive funding from any company or organization that would benefit from this article, and has disclosed no relevant affiliations beyond their academic appointment.
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