Je vous conseille grandement le visionnage de cette vidéo didactique pour mieux comprendre ce qui se cache derrière l’IA. On y retrouve El Mahdi El Mhamdi, ancien « senior scientist » chez Google, qui avait déjà publié un article sur le même sujet chez Usbek et Rica1.
Je vous partage mes quelques notes, mais vraiment, prenez ces 40 minutes pour mieux comprendre le sujet de « l’intelligence artificielle ». C’est une excellente introduction.
Premier rappel : si c’est gratuit, c’est que non seulement vous êtes le produit, mais que vous contribuez à fabriquer le produit. Parce que toutes les interactions que nous avons avec des plateformes numériques nourrissent, entrainent, et donc améliorent leurs machines (identification de personnes sur Facebook et Instagram, remplissage de Google Recaptcha, réactions à des contenus, etc.).
Il ne suffit pas de penser les régulations futures, il faut aussi se donner les moyens d’appliquer les régulations existantes. Aujourd’hui (pas dans un futur proche), les géants du numérique s’assoient sur les lois, les combattent, font appel lorsqu’ils se font condamner, et préfèrent payer des amendes ridicules plutôt que de les respecter, etc. Or la situation actuelle, c’est que les états se désarment, notamment en affaiblissant le service public (on peut penser directement aux moyens limités dont disposent les CNIL, ou à la récente nomination de Fiona Scott Morton2 à la direction générale de la concurrence de l’Union Européenne).
« Un concepteur, qui fait des avions qui ne crashent pas au bout de 5 sec, on ne dit pas qu’ils font des avions éthiques ». Les géants du numérique ont réussi à insérer dans le débat public l’idée qu’il y aurait donc des IA éthiques et des IA… non éthiques ?
Une intelligence artificielle illimitée ne pourra jamais être fiable. Alan Turing l’avait déjà vu dans les années 50 (dans le sens d’une contradiction entre performance et fiabilité). La question, pour les chercheurs, c’est donc de savoir quelle limite de vitesse appliquer à l’IA, et comment.
Sur l’éducation à l’IA et au numérique : face à l’explosion de la technologie, il estime que rien ne peut être plus protecteur que les fondamentaux, donc les mathématiques, la langue, la capacité à réfléchir, raisonner, et non pas la course derrière les gadgets (merci !). Les gadgets changent, les fondamentaux restent. Merci, ça me rappelle ce qu’en disait Benjamin Bayart3 et c’est ce que je promeus dans mes propres représentations de l’éducation au numérique4.
Cet article Que se cache-t-il derrière l’IA, une excellente vidéo de vulgarisation est apparu en premier sur Louis Derrac.
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