État des lieux et perspectives – mai 2024
Face aux enjeux environnementaux et sociaux, l’impact du numérique suscite une préoccupation croissante. Annuellement, l’impact environnemental du numérique est estimé à 2,5% de l’empreinte carbone de la France et correspond à près de 10% de sa consommation électrique[1]. Cet article vise à fournir des éléments de réflexion et des données concrètes pour mieux appréhender l’enjeu de la sobriété numérique dans l’enseignement supérieur et la recherche (ESR), un secteur clé dans la transition écologique. Ainsi, pour l’année universitaire 2023-2024, 2,92 millions d’étudiant.e.s se sont inscrit.e.s à un cursus de l’enseignement supérieur, soit près de 10% de la population active en France.
Méthode
<idoc9530>
Nous avons recensé les diplômes de l’enseignement supérieur via la base de données de France Compétences. Dans cette base de données, les diplômes et certifications sont classés en deux catégories : les fiches RNCP (Répertoire National des Certifications Professionnelles), qui valident la maîtrise de compétences spécifiques à un emploi-type, et les fiches RS (Répertoire Spécifique), qui concernent les habilitations et certifications attestant de compétences transversales. Nous avons focalisé notre recherche sur les fiches RNCP, afin de repérer la présence d’enseignements sur la sobriété numérique dans les certifications menant à un métier.
Il est important de préciser que les fiches RNCP sont associées à des diplômes et certifications. Autrement dit, ce sont des documents répertoriant les compétences et activités acquises par les titulaires de cette certification. Les formations, quant à elles, sont des programmes organisés dans le temps et pour un certain nombre d’étudiant.es. Les fiches RNCP sont composées d’un résumé de la certification, dans lequel les activités visées ainsi que les compétences attestées et compétences transversales sont explicitement citées. C’est spécifiquement dans ce résumé que nous avons recherché la présence de mots-clés en rapport avec la sobriété numérique. Pour concevoir cette liste de mots-clés, nous nous sommes appuyés sur le Formacode[2], ainsi que sur les sites de l’Onisep, de France Compétences, de France Travail, et sur la page Wikipédia dédiée à l’informatique durable.
Résultats
La base de données de l’ensemble des résultats est en consultation et téléchargement libre. Au 25 mai 2024, 108 fiches RNCP actives contiennent un mot-clé lié à la sobriété numérique. En recherchant chaque fiche sur le site de l’ONISEP, nous avons identifié un total de 531 formations associées, réparties en France Métropolitaine et dans les Départements et Régions d’Outre-Mer.
Répartition des diplômes et formations sur la sobriété numérique dans l’ESR par
spécialité de formation (basé sur la NSF de l’INSEE)
Nombre de diplômes Nombre de formations
Nous observons que les disciplines offrant le plus grand nombre de diplômes et de formations en sobriété numérique sont l’informatique et l’industrie. En revanche, les cursus en droit, formation, et sciences humaines sont peu nombreux à intégrer des compétences liées à la sobriété numérique. Par exemple, le Master « Droit de l’Environnement » de l’Université de Montpellier mentionne dans sa fiche RNCP la compétence « Respecter les principes d’éthique, de déontologie et de responsabilité environnementale ». Cependant, la notion de sobriété numérique n’est pas explicitement mentionnée.
Titre du diplôme | Niveau de diplôme | Nombre de diplômes | Nombre de formations | |
Baccalauréat, Titre professionnel | 4 | 1 | 20 | |
DEUG, BTS, DUT, DEUST | 5 | 9 | 44 | |
Licence, licence professionnelle, BUT | 6 | 24 | 181 | |
Master, diplôme d’ingénieur | 7 | 74 | 286 | |
Total | 108 | 531 |
Nombre de diplômes et de formations sur la sobriété numérique, par niveau et titre du diplôme
Il apparaît ici que les enseignements sur la sobriété numérique se concentrent principalement sur les niveaux de diplôme 6 (Licences et BUT) et 7 (Masters et diplômes d’Ingénieurs). Sur un total de 108 diplômes liés à la sobriété numérique et délivrés en France, plus de 68% correspondent au niveau Master.
Répartition des effectifs étudiant.e.s et nombre de formations en sobriété numérique par Région, (2022-2023) (Carte interactive)
Indication de lecture : La Région Île-de-France accueille 27% de l’effectif total de la population étudiante. On y recense 105 formations sur la sobriété numérique.
Les Régions recensant le plus de formations en lien avec la sobriété numérique sont l’Île de France (105), l’Auvergne-Rhône-Alpes (84), suivis par l’Occitanie (53) et les Hauts-de-France (51). En comparant la répartition des étudiant.e.s et la répartition des formations par Région, il semble que la distribution des formations sur le territoire soit plutôt équilibrée.
Nombre de formations sur la sobriété numérique dans l’ESR, par ville (Carte interactive)
Les villes avec le plus grand nombre de formations sur la sobriété numérique sont Paris (35), Lyon (27 formations), Bordeaux (17), Lille (17), et Montpellier (15).
Nuage de mots : Nombre de diplômes par mots-clés
Le mot-clé dont l’occurrence est la plus élevée est « Ecoconception » (41 occurrences). Ensuite, l’expression « Responsabilité Sociétale des Entreprises » est apparue 23 fois, suivie de « Numérique Responsable » (18 occurrences) et de « Sobriété Numérique » (15 occurrences).
Discussion : Méthode de recensement
La méthode de recensement utilisée présente plusieurs limites. Tout d’abord, la liste des diplômes et formations n’est pas exhaustive : plusieurs mots-clés sont utilisés de façon disparate pour parler de sujets similaires. D’autre part, de nombreuses données sont manquantes : la date de création du diplôme et des formations, les volumes horaires rattachés aux enseignements, les intitulés d’Unité d’Enseignement et thématiques précises enseignées, le coût et accès à la formation, la qualité du contenu de formation et les méthodes pédagogiques mobilisées, le nom et statut des intervenant.es, les effectifs étudiant.e.s, le taux de réussite au diplôme, le taux d’insertion professionnelle des diplômé.es, ainsi que la satisfaction des étudiant.es. Malheureusement, il n’existe pas, à notre connaissance, de base de données libre d’accès qui rassemble toutes ces informations.
Dans le cadre du Programme Alt-Impact, nous collaborons avec la Grande École du Numérique. Cet organisme a développé un outil de référencement automatique des formations, GEN_SCAN, qui opère en croisant différentes bases de données ; certaines en libre accès, et d’autres payantes. En configurant cet outil selon nos besoins, nous pourrions éclaircir de nombreux aspects de notre recherche.
Discussion : Proposition d’une stratégie de déploiement de la formation
Sensibiliser et former les enseignant.es-chercheurs
Afin d’atteindre un large éventail de disciplines universitaires à tous les niveaux de diplômes, nous proposons de sensibiliser et former les enseignant·e·s-chercheur·e·s de toutes les disciplines à la sobriété numérique. L’objectif est qu’ils puissent promouvoir de manière pérenne cette approche au sein de leurs établissements. Nous recommandons d’identifier et de former, parmi le corps enseignant, un.e référent.e en Sobriété Numérique au sein chaque université française. Cette personne référente aura pour mission de diffuser cette démarche auprès de ses collègues. Enfin, pour équiper un maximum d’enseignant·e·s-chercheur·e·s, nous suggérons de créer et mettre à disposition des outils pédagogiques, tels que des capsules vidéo. Ces outils se concentreront sur deux aspects : les connaissances en sobriété numérique et les méthodes d’enseignement et d’accompagnement au changement appliquées à cette thématique.
Diplôme et référentiel
Nous avons concentré notre recherche sur les certifications inscrites au RNCP. Explorer la possibilité créer un titre RS sur la sobriété numérique permettrait de définir et d’instaurer un socle commun de compétences à maîtriser, pour chaque étudiant.e de l’Enseignement Supérieur. Dans le cadre du programme Alt-Impact, nous élaborons avec notre partenaire Pix un référentiel d’évaluation en sobriété numérique. Ce livrable servira de base afin de construire un référentiel complet d’activité, de compétences et d’évaluation, avec pour objectif final de déposer un futur titre au Répertoire Spécifique de France Compétences relatif à la sobriété numérique. De plus, ce dispositif certifiant nous permettra d’obtenir des statistiques pertinentes quant à la notation, au suivi et à la validation de ce référentiel.
Offre de formation uniformisée pour les étudiant.es
L’élaboration d’une offre de formation basée sur le référentiel évoqué précédemment permettrait de remédier à l’absence d’uniformité de diplômes et formation sur la Sobriété Numérique au sein l’enseignement supérieur, en termes d’utilisation de mots-clés, ainsi que de répartition dans les disciplines, territoires, et niveau de diplôme, comme nous l’avons constaté lors de notre étude. Ainsi, en termes de stratégie de déploiement de formation, nous préconisons que la validation du futur référentiel d’évaluation conçu par Pix soit largement intégrée aux cursus des Sciences Humaines et Sociales, du Droit, de l’Économie et de la Santé. En effet, l’effectif dans ces cursus représente près de 56% de l’ensemble des disciplines Universitaires, et elles disposent de peu d’offres de formations en sobriété numérique (12% des formations)
Communication et valorisation
En parallèle, afin de favoriser la visibilité de l’offre de formation et les opportunités professionnelles en lien avec la sobriété numérique, nous proposons de créer un podcast. Ce podcast mettra en lumière les diverses formations en donnant la parole aux étudiant.es, pour qu’ils puissent partager leur expérience d’apprenant.e. Les diplômé.e.s pourront également évoquer leur retour d’expérience et la façon dont ils appliquent la sobriété numérique en milieu professionnel. Enfin, les enseignant.es-chercheur.es et les membres des SUIO (Services Universitaires d’Information et d’Orientation) auront l’occasion de présenter brièvement les formations et expliquer leurs liens et objectifs.
Conclusion
Le présent état des lieux de l’offre de formations et de diplômes en sobriété numérique dans l’enseignement supérieur retranscrit une répartition inégale des formations à travers les disciplines et cursus, ainsi qu’une visibilité limitée des dispositifs de formation, de leur contenu et du volume horaire dédié à cette thématique. En ce qui concerne la méthode de recensement des formations, les perspectives mentionnées précédemment, telle que l’utilisation de l’outil GEN_SCAN, permettraient de clarifier, préciser et affiner l’offre de formation.
Concernant la stratégie identifiée de déploiement de la Sobriété Numérique, le déploiement de la formation de « référent.es sobriété numérique » dans chaque établissement, accompagnée de la mise à disposition d’outils pédagogiques pour les enseignant.es-chercheur.es, permettraient de renforcer la portée de cette thématique au sein de l’Enseignement Supérieur. De plus, la conception d’un référentiel d’évaluation en partenariat avec Pix, suivie de l’élaboration d’une formation et d’une certification inscrite au Répertoire Spécifique permettrait d’atteindre un large nombre d’étudiant.es.
Ces initiatives sont à mettre en perspective avec une offre de formation accessible et en libre accès pour tous les étudiant.es et futur.e.s professionnel.les. Enfin, il est essentiel d’intégrer la sobriété numérique dans les débats citoyens, afin d’ouvrir un espace de réflexion collective sur les enjeux environnementaux, sociaux, et sanitaires du numérique, et de favoriser une prise de conscience à l’échelle sociétale.
Chiara Giraudo, Ingénieure Pédagogique au CNRS, dans le cadre du programme Alt Impact
[0] Cet article a été rédigé dans le cadre du Programme Alt Impact, co-porté par l’ADEME, le CNRS et l’INRIA. Ce programme national a pour objectif de sensibiliser et former à la sobriété numérique, de déployer une base de données publique, et de développer la sobriété numérique dans les territoires.
[1] NB : sont exclus de ce calcul la part de fabrication, de transport, d’usage et de traitement de fin de vie des réseaux et serveurs utilisés par les comme outil et domaine de recherche, contributions à la sobriété numériqueFrançais mais situés géographiquement en dehors du pays
[2] Outil d’indexation de l’offre de formation et de certification
Cet article vise à fournir des éléments de réflexion et des données concrètes pour mieux appréhender l’enjeu de la sobriété numérique dans l’enseignement supérieur et la recherche (ESR), un secteur clé dans la transition écologique. Ainsi, pour l’année universitaire 2023-2024, 2,92 millions d’étudiant.e.s se sont inscrit.e.s à un cursus de l’enseignement supérieur, soit près de 10% de la population active en France.
Méthode
Nous avons recensé les diplômes de l’enseignement supérieur via la base de données de France Compétences. Dans cette base de données, les diplômes et certifications sont classés en deux catégories : les fiches RNCP (Répertoire National des Certifications Professionnelles), qui valident la maîtrise de compétences spécifiques à un emploi-type, et les fiches RS (Répertoire Spécifique), qui concernent les habilitations et certifications attestant de compétences transversales. Nous avons focalisé notre recherche sur les fiches RNCP, afin de repérer la présence d’enseignements sur la sobriété numérique dans les certifications menant à un métier.
Il est important de préciser que les fiches RNCP sont associées à des diplômes et certifications. Autrement dit, ce sont des documents répertoriant les compétences et activités acquises par les titulaires de cette certification. Les formations, quant à elles, sont des programmes organisés dans le temps et pour un certain nombre d’étudiant.es. Les fiches RNCP sont composées d’un résumé de la certification, dans lequel les activités visées ainsi que les compétences attestées et compétences transversales sont explicitement citées. C’est spécifiquement dans ce résumé que nous avons recherché la présence de mots-clés en rapport avec la sobriété numérique. Pour concevoir cette liste de mots-clés, nous nous sommes appuyés sur le Formacode[2], ainsi que sur les sites de l’Onisep, de France Compétences, de France Travail, et sur la page Wikipédia dédiée à l’informatique durable.
Résultats
La base de données de l’ensemble des résultats est en consultation et téléchargement libre. Au 25 mai 2024, 108 fiches RNCP actives contiennent un mot-clé lié à la sobriété numérique. En recherchant chaque fiche sur le site de l’ONISEP, nous avons identifié un total de 531 formations associées, réparties en France Métropolitaine et dans les Départements et Régions d’Outre-Mer.
Répartition des diplômes et formations sur la sobriété numérique dans l’ESR par
spécialité de formation (basé sur la NSF de l’INSEE)
Nombre de diplômes Nombre de formations
Nous observons que les disciplines offrant le plus grand nombre de diplômes et de formations en sobriété numérique sont l’informatique et l’industrie. En revanche, les cursus en droit, formation, et sciences humaines sont peu nombreux à intégrer des compétences liées à la sobriété numérique. Par exemple, le Master « Droit de l’Environnement » de l’Université de Montpellier mentionne dans sa fiche RNCP la compétence « Respecter les principes d’éthique, de déontologie et de responsabilité environnementale ». Cependant, la notion de sobriété numérique n’est pas explicitement mentionnée.
Titre du diplôme |
Nombre de diplômes |
Nombre de formations | |
Baccalauréat, Titre professionnel |
4 |
1 |
20 |
DEUG, BTS, DUT, DEUST |
5 |
9 |
44 |
Licence, licence professionnelle, BUT |
6 |
24 |
181 |
Master, diplôme d’ingénieur |
7 |
74 |
286 |
|
Total |
108 |
531 |
Nombre de diplômes et de formations sur la sobriété numérique, par niveau et titre du diplôme
Il apparaît ici que les enseignements sur la sobriété numérique se concentrent principalement sur les niveaux de diplôme 6 (Licences et BUT) et 7 (Masters et diplômes d’Ingénieurs). Sur un total de 108 diplômes liés à la sobriété numérique et délivrés en France, plus de 68% correspondent au niveau Master.
Répartition des effectifs étudiant.e.s et nombre de formations en sobriété numérique par Région, (2022-2023) (Carte interactive)
Départements et Régions d’outre-mer
Département |
Nombre de formations |
Guadeloupe |
1 |
La Réunion |
5 |
Mayotte |
1 |
Nouvelle-Calédonie |
3 |
Indication de lecture : La Région Île-de-France accueille 27% de l’effectif total de la population étudiante. On y recense 105 formations sur la sobriété numérique.
Les Régions recensant le plus de formations en lien avec la sobriété numérique sont l’Île de France (105), l’Auvergne-Rhône-Alpes (84), suivis par l’Occitanie (53) et les Hauts-de-France (51). En comparant la répartition des étudiant.e.s et la répartition des formations par Région, il semble que la distribution des formations sur le territoire soit plutôt équilibrée.
Nombre de formations sur la sobriété numérique dans l’ESR, par ville (Carte interactive)
Départements et Régions d’outre-mer
Nom de Département et n° |
Ville |
Nb. de formations | |
Guadeloupe |
971 |
Pointe-à-Pître |
1 |
La Réunion |
974 |
Le Port |
1 |
974 |
Le Tampon |
1 | |
974 |
Saint-Joseph |
1 | |
974 |
Saint-Pierre |
2 | |
Mayotte |
976 |
Mamoudzou |
1 |
Nouvelle-Calédonie |
988 |
Nouméa |
3 |
Les villes avec le plus grand nombre de formations sur la sobriété numérique sont Paris (35), Lyon (27 formations), Bordeaux (17), Lille (17), et Montpellier (15).
Nuage de mots : Nombre de diplômes par mots-clés
Le mot-clé dont l’occurrence est la plus élevée est « Ecoconception » (41 occurrences). Ensuite, l’expression « Responsabilité Sociétale des Entreprises » est apparue 23 fois, suivie de « Numérique Responsable » (18 occurrences) et de « Sobriété Numérique » (15 occurrences).
Discussion : Méthode de recensement
La méthode de recensement utilisée présente plusieurs limites. Tout d’abord, la liste des diplômes et formations n’est pas exhaustive : plusieurs mots-clés sont utilisés de façon disparate pour parler de sujets similaires. D’autre part, de nombreuses données sont manquantes : la date de création du diplôme et des formations, les volumes horaires rattachés aux enseignements, les intitulés d’Unité d’Enseignement et thématiques précises enseignées, le coût et accès à la formation, la qualité du contenu de formation et les méthodes pédagogiques mobilisées, le nom et statut des intervenant.es, les effectifs étudiant.e.s, le taux de réussite au diplôme, le taux d’insertion professionnelle des diplômé.es, ainsi que la satisfaction des étudiant.es. Malheureusement, il n’existe pas, à notre connaissance, de base de données libre d’accès qui rassemble toutes ces informations.
Dans le cadre du Programme Alt-Impact, nous collaborons avec la Grande École du Numérique. Cet organisme a développé un outil de référencement automatique des formations, GEN_SCAN, qui opère en croisant différentes bases de données ; certaines en libre accès, et d’autres payantes. En configurant cet outil selon nos besoins, nous pourrions éclaircir de nombreux aspects de notre recherche.
Discussion : Proposition d’une stratégie de déploiement de la formation
Sensibiliser et former les enseignant.es-chercheurs
Afin d’atteindre un large éventail de disciplines universitaires à tous les niveaux de diplômes, nous proposons de sensibiliser et former les enseignant·e·s-chercheur·e·s de toutes les disciplines à la sobriété numérique. L’objectif est qu’ils puissent promouvoir de manière pérenne cette approche au sein de leurs établissements. Nous recommandons d’identifier et de former, parmi le corps enseignant, un.e référent.e en Sobriété Numérique au sein chaque université française. Cette personne référente aura pour mission de diffuser cette démarche auprès de ses collègues. Enfin, pour équiper un maximum d’enseignant·e·s-chercheur·e·s, nous suggérons de créer et mettre à disposition des outils pédagogiques, tels que des capsules vidéo. Ces outils se concentreront sur deux aspects : les connaissances en sobriété numérique et les méthodes d’enseignement et d’accompagnement au changement appliquées à cette thématique.
Diplôme et référentiel
Nous avons concentré notre recherche sur les certifications inscrites au RNCP. Explorer la possibilité créer un titre RS sur la sobriété numérique permettrait de définir et d’instaurer un socle commun de compétences à maîtriser, pour chaque étudiant.e de l’Enseignement Supérieur. Dans le cadre du programme Alt-Impact, nous élaborons avec notre partenaire Pix un référentiel d’évaluation en sobriété numérique. Ce livrable servira de base afin de construire un référentiel complet d’activité, de compétences et d’évaluation, avec pour objectif final de déposer un futur titre au Répertoire Spécifique de France Compétences relatif à la sobriété numérique. De plus, ce dispositif certifiant nous permettra d’obtenir des statistiques pertinentes quant à la notation, au suivi et à la validation de ce référentiel.
Offre de formation uniformisée pour les étudiant.es
L’élaboration d’une offre de formation basée sur le référentiel évoqué précédemment permettrait de remédier à l’absence d’uniformité de diplômes et formation sur la Sobriété Numérique au sein l’enseignement supérieur, en termes d’utilisation de mots-clés, ainsi que de répartition dans les disciplines, territoires, et niveau de diplôme, comme nous l’avons constaté lors de notre étude. Ainsi, en termes de stratégie de déploiement de formation, nous préconisons que la validation du futur référentiel d’évaluation conçu par Pix soit largement intégrée aux cursus des Sciences Humaines et Sociales, du Droit, de l’Économie et de la Santé. En effet, l’effectif dans ces cursus représente près de 56% de l’ensemble des disciplines Universitaires, et elles disposent de peu d’offres de formations en sobriété numérique (12% des formations)
Communication et valorisation
En parallèle, afin de favoriser la visibilité de l’offre de formation et les opportunités professionnelles en lien avec la sobriété numérique, nous proposons de créer un podcast. Ce podcast mettra en lumière les diverses formations en donnant la parole aux étudiant.es, pour qu’ils puissent partager leur expérience d’apprenant.e. Les diplômé.e.s pourront également évoquer leur retour d’expérience et la façon dont ils appliquent la sobriété numérique en milieu professionnel. Enfin, les enseignant.es-chercheur.es et les membres des SUIO (Services Universitaires d’Information et d’Orientation) auront l’occasion de présenter brièvement les formations et expliquer leurs liens et objectifs.
Conclusion
Le présent état des lieux de l’offre de formations et de diplômes en sobriété numérique dans l’enseignement supérieur retranscrit une répartition inégale des formations à travers les disciplines et cursus, ainsi qu’une visibilité limitée des dispositifs de formation, de leur contenu et du volume horaire dédié à cette thématique. En ce qui concerne la méthode de recensement des formations, les perspectives mentionnées précédemment, telle que l’utilisation de l’outil GEN_SCAN, permettraient de clarifier, préciser et affiner l’offre de formation.
Concernant la stratégie identifiée de déploiement de la Sobriété Numérique, le déploiement de la formation de « référent.es sobriété numérique » dans chaque établissement, accompagnée de la mise à disposition d’outils pédagogiques pour les enseignant.es-chercheur.es, permettraient de renforcer la portée de cette thématique au sein de l’Enseignement Supérieur. De plus, la conception d’un référentiel d’évaluation en partenariat avec Pix, suivie de l’élaboration d’une formation et d’une certification inscrite au Répertoire Spécifique permettrait d’atteindre un large nombre d’étudiant.es.
Ces initiatives sont à mettre en perspective avec une offre de formation accessible et en libre accès pour tous les étudiant.es et futur.e.s professionnel.les. Enfin, il est essentiel d’intégrer la sobriété numérique dans les débats citoyens, afin d’ouvrir un espace de réflexion collective sur les enjeux environnementaux, sociaux, et sanitaires du numérique, et de favoriser une prise de conscience à l’échelle sociétale.
Chiara Giraudo, Ingénieure Pédagogique au CNRS, dans le cadre du programme Alt Impact
[0] Cet article a été rédigé dans le cadre du Programme Alt Impact, co-porté par l’ADEME, le CNRS et l’INRIA. Ce programme national a pour objectif de sensibiliser et former à la sobriété numérique, de déployer une base de données publique, et de développer la sobriété numérique dans les territoires.
[1] NB : sont exclus de ce calcul la part de fabrication, de transport, d’usage et de traitement de fin de vie des réseaux et serveurs utilisés par les comme outil et domaine de recherche, contributions à la sobriété numériqueFrançais mais situés géographiquement en dehors du pays
[2] Outil d’indexation de l’offre de formation et de certification
Répondre à cet article
Suivre les commentaires : |