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Martine Dutoit

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Articles de cet auteur (17)

  • Soi, moi, je : des construits d’expérience par/pour des sujets-en-activité

    Souvent considéré comme illégitime au regard des critères disciplinaires qui « font science » (https://www.eyrolles.com/Sciences/Livre/penser-comme-un-rat-9782759224630/ Vinciane Despret), le rapport que nous entretenons aux êtres et aux choses du monde que nous habitons peut au contraire être analysé comme un construit d’expérience, matériau de recherche, qui nous renseigne sur la simultanéité et la consubstantialité de la construction des sujets dans l’activité et de l’activité elle-même en évitant substantification et réification des concepts d’analyse du chercheur (https://www.gallimardmontreal.com/catalogue/livre/reification-petit-traite-de-theorie-critique-la-honneth-axel-9782070782925).Distinguer dans les construits d’expérience le « soi » défini comme unité de perception d’engagement dans un activité, le « moi » comme unité de représentation de soi en activité et le « je » comme image de soi donnée par soi à autrui ou à soi-même peut y contribuer.

  • Agir sur sa propre activité : le travail du sens

    Loin d’apparaître comme un contenu construit à l‘extérieur du sujet et approprié par le sujet, le travail du sens est un processus de transformations solidaires de représentations qui articule notamment trois fonctions coprésentes : une communication à soi, une requalification des entités présentes dans la situation d’action et une représentation de soi-en-action. Chargée d’affects, cette reconstruction de sens ouvre la voie à conception et engagement de nouvelles actions.

  • Indispensable travail empirique

    Dans une approche privilégiant l’entrée activité en sciences humaines, la recherche est elle-même considérée comme une activité. Ce qui conduit à faire le constat que ce sont les opérations empiriques qui permettent de préciser l’objet réel des recherches.
    Des confusions apparaissent entre ce à quoi on croit accéder et ce à quoi on accède effectivement. L’usage fréquent de l’analyse de contenu des discours conduit à faire l’hypothèse que l’on croit accéder à des activités alors qu’on accède en réalité à des discours d’intentions. Les constructions discursives (énoncés) et les constructions mentales (représentations) ne se recouvrent pas, même si les constructions discursives sont souvent un moyen d’accès aux constructions mentales. Il convient de distinguer objet et moyen d’accès.
    Les questions à se poser deviennent simples : sur quoi j’ai voulu produire des représentations et des savoirs ? Sur quoi j’en ai produit effectivement ? La recherche telle qu’elle se fait, se situe dans l’empan de cette interrogation.

  • Placer les apprenants au centre des dispositifs...

    Placer les apprenants au centre des dispositifs de formation peut être une préconisation inopérante si elle ne s’accompagne pas d’une analyse précise des engagements et couplages effectifs d’activité des acteurs de la formation.
    Ce qui est vrai de la formation l’est également de tous les métiers de l’humain largement soumis dans les cultures occidentales à une injonction de subjectivité.

    La réflexion sur la part effective des modèles affichés de rapports sociaux et sur les engagements effectifs d’activité peut se porter à la fois :

    • au niveau des outils d’approche des publics,
    • au niveau de la construction des dispositifs,
    • au niveau de la distribution des rôles d’acteurs,
    • au niveau des fonctions des dispositifs.
  • Des émotions fondatrices ?

    L’émotion est à la fois une suspension d’activité et une révision des constructions de sens qu’un sujet opère à la fois autour de son parcours de vie, de la situation dans laquelle il se trouve, et sur ce qu’il y a à y faire. Les émotions fondatrices sont considérées par le sujet comme une représentation de son passé et de lui-même au regard de son engagement à venir. Elles introduisent à la connaissance des enveloppes de sens qu’un sujet construit autour de lui-même dans son itinéraire de vie.

  • De quoi parle-t-on quand on parle du travail ?

    Dans le contexte d’un renouveau des luttes sociales autour du travail, après des annonces aussi étonnantes que la fin du travail, et après l’émergence d’une interrogation sur un revenu universel fonctionnant de fait comme un revenu d’existence, un débat social élargi vient fort opportunément de se réouvrir, mêlant toutefois les questions relatives à l’objet travail, à son produit, à l’appréciation /dépréciation de sa valeur, à la possibilité de son exploitation, aux rapports sociaux dans lesquels il s’établit.
    Dans ce contexte, il parait peut-être utile de prendre comme préalable d’étude la désignation même du travail : de quoi parle t’on quand on parle du travail ? Quel (s) objet(s) est (sont) construit(s) par le discours lui-même ? Quelles transformations le travail désigne-t-il ? Quels types de questions peut-on se poser à propos de ce terme  ? Autant de lectures possibles.

  • Les contours de l’action de soins

    Que peut-on appeler action de soins quand l’action est objet d’analyse par/pour les professionnels ? Les soins sont une intervention ordonnée autour de la restauration des paramètres habituels de vie d’un sujet. Ils correspondent au terme anglais cure et se différencient du care qui se caractérise par une intention de préservation d’existence. L’action de soins suppose dans tous les cas un couplage entre proposition d’activité du soignant et engagement/investissement du patient que l’on peut désigner en termes de travail du patient.

  • Entrées action et activité dans la recherche et dans les mémoires professionnels

    On peut parler de poly fonctionnalité des dispositifs de recherche et d’écriture sur les activités, tant en ce qui concerne la production de savoirs, que l’action et que la construction des sujets.
    Même si elles sont guidées par des intentions précises, les actions produisent d’autres résultats et effets que ceux qu’elles sont censées produire. Les actions de recherche et d’écriture favorisent à l’évidence chez ceux qui les engagent l’exercice d’activités discursives et mentales sur leur propre activité, largement transférées par la suite.
    La fonction dominante de la recherche et de l’écriture sur les pratiques n’est-elle pas finalement une fonction de formation, de professionnalisation et plus largement d’influence sur la construction des sujets professionnels et sociaux. Et n’en est-il pas de même des recherches-interventions ?

  • L’INTÉRÊT À L’ACTION DÉSINTÉRESSÉE

    Dans le contexte actuel des violences subies par les peuples dans la guerre imposée à l’Ukraine, le présent texte, simplement consacré à la diversité des intérêts qui peuvent aussi être présents dans des actions dites désintéressées, souligne les possibles liens entre intérêt, référence au bien collectif et aveuglement des acteurs.

  • Quel statut pour l’activité dans une "pensée transformation" ?

    L’activité : un concept pour les sciences sociales, un construit d’expérience pour les organismes vivants

    Entrer par l’activité comme nous venons de le faire est une entrée conceptuelle. Conjuguée avec l’entrée par l’action (https://www.cairn.info/revue-savoirs-2023-1-page-81.htm ) elle peut rendre compte de constructions intellectuelles et professionnelles variées, mais elle d’abord un construit, un vécu d’expérience : les êtres vivants se sentent-en-activité et donc en transformation.

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