Du 31 mai au 4 juin 2023 à Poitiers, les Rencontres Internationales de la Classe Dehors ont pour intention de dresser un état des lieux des approches de la classe dehors, avec la coopération de nombreux acteurs associés au monde de l’enseignement.
Au sein de ces Rencontres, le Colloque international sur la Classe Dehors sera un espace privilégié de débats, de rencontres, de partage pour les chercheuses et chercheurs et l’ensemble des publics concernés. Il permettra de confronter divers contextes de classe dehors, en France et dans d’autres pays, reflétant différentes visions des politiques éducatives et leur inscription dans le champ social, sanitaire et environnemental.
Que ce soit dans les jardins d’Aristote, par l’étude des milieux, en classe promenade, en classe de mer, avec les clubs connaître et protéger la nature, en pédagogie sociale ou sur les terrains d’aventures dans l’éducation populaire, la classe dehors est une réalité protéiforme qui s’inscrit dans la longue histoire des méthodes d’apprentissages formels et informels.
Davantage reconnue par le ministère de l’Éducation nationale pour ses vertus sociales et pédagogiques depuis la crise de Covid-19, la classe dehors est bien implantée dans plusieurs pays et se développe rapidement dans l’espace francophone sous divers termes. La réflexion s’intègre aussi bien dans les classes primaires et secondaires qu’au sein de formations universitaires tout en intégrant la question de l’enfant dans l’espace public.
Ce colloque a pour vocation d’accueillir et de rassembler des contributions pouvant émaner de disciplines variées, de travaux interdisciplinaires et de récits d’expériences qui éclairent la classe dehors au plus près du terrain, là où des réalités collectives impliquent une pluralité de regards et de sensibilités. Les communications sont organisées selon trois grands axes pour mettre en lumière, analyser les expériences de terrain, en montrant les logiques de coopération, de partage et d’hybridation des savoirs et des pratiques que la classe dehors favorise.
Axe I : Apprendre dehors : état des lieux de la connaissance
Cette première thématique vise à faire connaître les travaux des chercheur∙es et des praticiens.nes qui étudient ou mènent des expériences d’apprentissage dehors et analysent les effets/réactions des enfants et des jeunes aussi bien dans l’éveil d’une conscience écologique que dans l’acquisition des savoirs fondamentaux et le
développement des compétences psychosociales.
Cet axe invite à s’interroger sur les pratiques et les postures des enseignant.e.s et accompagnateur.ice.s, sur l’articulation entre les séances de classe dedans et dehors, entre les disciplines et s’intéresse à l’évolution de la formation des enseignant.e.s et des cadres de l’éducation nationale pour répondre au développement de la pratique de la classe dehors.
Enfin, ces formes de pédagogies et d’apprentissage ne pouvant être considérées comme des solutions miracles adaptées à toutes situations ou contextes d’éducation, cet axe invite à une prise de recul critique sur le concept lui-même mais aussi plus particulièrement sur la capacité à reproduire des inégalités sociales et/ou
des discriminations de cette praxis.
Axe II : Territoire apprenant : forme scolaire, cohabitation avec les milieux et enjeux citoyens
Le territoire, en tant qu’espace vécu, dans ses fonctionnalités, ses temporalités, mais aussi dans le champ du symbolique et de l’imaginaire, devient accessible aux enfants par l’expérience régulière du dehors et la reconnexion avec la nature.
Cet axe invite à une interprétation nouvelle de l’espace et du temps et pose la question de la frontière de l’école dans et hors les murs. La forme scolaire, le bâti scolaire, les politiques des villes et l’aménagement du territoire sont traversés, renouvelés par ces pratiques du dehors, là où la notion de risque est plus que jamais présente. Le « territoire » de l’apprentissage dehors, est appréhendé au regard d’enjeux écologiques et citoyens de plus en plus prégnants. Cette seconde thématique s’intéresse également aux initiatives pédagogiques hors les murs qui permettent de recréer du lien (social, écologique, symbolique) à l’échelle du territoire.
Cet axe s’intéresse enfin aux démarches en cours sur les organisations et territoires apprenants, et lorsque des enfants y sont associés, sur le hors les murs des institutions
Axe III : La classe dehors au prisme des communs
Penser l’École « comme un commun », c’est admettre l’idée que les processus pédagogiques n’émanent pas d’une seule instance, mais que l’apprentissage est le fruit d’une communauté aussi bien que d’apprentissages, intégrant les enseignants∙e∙s, les élèves, les familles, mais aussi des associations, des collectifs, des élu∙e∙s et d’autres acteurs à différentes échelles territoriales. Cette
conception de l’éducation comme processus partagé conduit à renforcer la place des collectifs avec l’idée que les ressources pédagogiques qu’elles produisent/transforment soient aussi pensées comme des « communs », partageables et libres de droits, autour desquelles se fédèrent des communautés
plurielles.
Le cadre théorique et pratique que constituent les communs pédagogiques est donc au coeur de cet axe thématique. Les propositions devront permettre de préciser et de cadrer la notion de commun pédagogique tout en l’articulant avec la classe dehors. Elles pourront également porter sur des hypothèses méthodologiques permettant d’enrichir la notion de communs pédagogiques, afin de faciliter leur appréhension par les acteurs de l’éducation.
Modalités de contribution
Les communications qui peuvent être soumises à cet appel seront retenues en fonction des trois axes d’intervention thématiques cités. Chaque axe thématique s’organisera autour de temps de conférences/tables rondes/dispositifs dédiés et ouverts à tous les publics (académiques ou non— académiques).
Les propositions de communication (titre et résumé de 1500 caractères espaces compris) sont attendues pour le 15 décembre 2022 au plus tard, accompagnées de vos noms, prénoms, affiliations, adresse électronique et de trois à cinq mots clefs.
La langue principale du colloque sera le français, mais les propositions sont acceptées également en anglais ou toute autre langue, si le comité d’organisation est prévenu suffisamment en amont et accepte. De même, les présentations se feront principalement en français ou anglais. D’autres langues pourront être envisagées si cela est demandé. Chaque proposition sera anonymisée et relue en double aveugle par des membres du comité scientifique.
Ce colloque fera l’objet des productions suivantes :
- La publication des actes du colloque (par défaut, nous proposerons une licence creative commons).
- Des notes politiques (policy brief) synthétisant les apports majeurs de la classe dehors ainsi que les enjeux et axes de transformation de l’action publique, sous forme de recommandations.
– *Des supports éditoriaux divers sous forme de fascicules, d’infographies et de posters, de contenus audios et vidéos, de dispositifs de médiation ou tout autre objet qui pourra être proposé par les répondant∙e∙s pour favoriser l’accès à la connaissance de toutes et tous.
Nous remercions les auteurs et les autrices de bien vouloir adresser conjointement et directement leurs propositions à : antoine.h@fabpeda.org et michael.r@fabpeda.org.
Calendrier
– Date limite de soumission : 15/12/2022
– Date de notification aux auteurs : 01/02/2023
– Date d’envoi de la version finale : 15/04/2023
– Parution des actes : fin 2023
Comité scientifique
Eric Lenoir, Paysagiste (France)
Yann Lheureux, Chorégraphe (France)
Théa Manola, AAU, ENSA Grenoble (France)
Lionel Maurel, CNRS (France)
Mohammed Melyani, CAREF, Université de Picardie (France)
Alexandre Monnin, ESC Clermont Business School (France)
Anne-Louise Nesme, La Méandre(France)
Laura Nicolas, IMAGER, Université Paris-Est Créteil (France)
Philippe Nicolas, Professeur des écoles, Académie de Nancy-Metz (France)
Laurent Ott, Intermèdes Robinson (France)
Thierry Paquot, Institut d’urbanisme de Paris, Université Paris-Est Créteil Val-de-Marne (France)
Sophie Pène, DICEN-IDF, Université Paris Cité (France)
Irène Pereira, Université Paris-Est-Créteil (France)
Anne Philipson, Inspectrice de l’Éducation nationale, Académie de Toulouse (France)
Gilles Rabin, CNES (France)
Sophie Ricard, La preuve par 7 (France)
Michael Ricchetti, Fabpeda (France)
Caroline Rozenholc, LAVUE, ENSA Paris Val de Seine (France)
Arlette Sancery, Professeure honoraire, Université Paris IV (France)
Cristiana Teodorescu, Universitatea din Craiova (Romania)
Nicolas Tocquer, INSPE de Bretagne (France)
Anne Trespeuch-Berthelot, Histemé, Université de Caen (France)
Erwan Vappreau, Professeur des écoles, Académie de Rennes (France)
Christina Wolf, St. Gallen University of Teacher Education (Suisse)
Chris Younes, École Nationale d’Architecture de Paris (France)
Jean-Michel Zakhartchouk, Les Cahiers Pédagogiques (France)
Theodore Zeldin, Oxford University (UK)
Aurélie Zwang, LIRDEF, Université de Montpellier (France)
Vos commentaires
# Le 9 décembre 2022 à 19:59, par Binette Linda En réponse à : Appel à communications du colloque International sur la Classe Dehors
Bonjour
J’arrive d’un séjour en Europe de deux mois.
Je suis allée à Compiègne à la cérémonie du Prix Roberval le 19 novembre.
En 2017, mon livre « Trois défis contemporains… » avait été retenu dans la Sélection du Prix Roberval dans la Sélection « Grand Public ».
Mon livre est toujours disponible pour les étudiants à Compiègne.
Maintenant mes trois livres sont disponibles à la bibliothèque du Québec à Paris.
J’aimerais aller travailler quelques mois chez vous.
Mais entretemps, pourrais-je participer au colloque en zoom ? Mon dernier livre « Éco anxiété et autres anxiétés en milieu scolaire » traite dans un chapitre de cette question.
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