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Comprendre, apprendre, les neurosciences au service de l’apprentissage

9 mars 2017 par Miss RH Dvt Veille 6420 visites 3 commentaires

Un article repris de https://missmoocparis.wordpress.com...

3855354451_7528bcf647_oQu’est-ce que la connaissance du cerveau apporte à l’Entreprise ?

Le terme de neurosciences apparaît de plus en plus souvent dans le fil de ma veille, éveillant ma curiosité. Le fonctionnement du cerveau m’intéresse et sa complexité me fascine. J’ai eu envie de me pencher plus en profondeur sur les neurosciences. Ont-elles un apport pour l’entreprise ? Si oui, à quel niveau ?

 

La fabuleuse adaptation du cerveau avec la plasticité neuronale

Premier élément important à prendre en compte, contrairement à ce qu’on longtemps cru, c’est que le cerveau s’adapte tout au long de notre vie. Oui, nous perdons des neurones tous les jours (heureusement, il n’y aurait plus de place 😉 ) et surtout, oui nous créons des neurones tous les jours et développons en permanence des connections synaptiques, tout comme d’autres disparaissent. Le cerveau est malléable et cette malléabilité lui permet de se configurer et se reconfigurer.

Cette découverte donne un éclairage nouveau sur notre capacité à évoluer et à nous adapter. Il n’y a pas d’âge pour créer et développer de nouvelles connexions.

Le cerveau se développera d’autant plus qu’il sera stimulé. C’est le second point important.On peut le comparer à un muscle qui nécessite qu’on l’entraîne en permanence, se montrer curieux, maintenir une interaction sociale, avoir une activité physique et se reposer sont autant de facteurs indispensable à son développement.

Neurosciences, que disent-elles du fonctionnement du cerveau ?

Le fonctionnement de notre cerveau peut se résumer, très schématiquement en 5 dimensions qui interagissent en permanence à travers un « espace de travail neuronal global ».

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Neurosciences, apprentissage et formation

C’est cette compréhension de l’espace de travail neuronal global qui a permis de mieux comprendre les éléments qui entraient en jeux dans une phase d’apprentissage et donc de formation.

16424044836_4b57f8b509_oLes sciences cognitives ont identifié quatre facteurs principaux de réussite d’un apprentissage : l’attention, l’engagement actif, le retour d’information, et enfin, la consolidation.

La difficulté en formation est justement de capter l’attention. Des séquences courtes et variées s’avèrent plus adaptées. Un power point avec une image et une phrase clé aura beaucoup plus de poids que l’écriture de la totalité du texte.

Le story telling, l’art de raconter une histoire en y intégrant une dimension émotionnelle est facilitateur de l’apprentissage. Power point soporifique versus émotions et anecdotes, le cerveau a ses préférences, autant s’y adapter.

L’engagement actif pour apprendre : alterner action physique et mentale, théorie et pratique et encore mieux, mise en situation.

Test and learn

L’apprentissage se fait par essai / erreur. Ce que l’on observe très justement chez les enfants. Peu leur importe de se tromper, ils peuvent recommencer jusque trouver la solution qui les satisfasse.

Recevoir un retour d’information immédiat sur l’action en cours est constitutif de l’apprentissage. En formation, il s’agit d’assurer un feed back positif, le cerveau est également très sensible aux récompenses (et aux punitions dans l’effet inverse). Et un cerveau social appréciera la reconnaissance et les encouragements.

La répétition des exercices permet la consolidation et le passage de nouveauté à routine. C’est la capacité à passer d’un traitement conscient, avec effort à un traitement automatisé, inconscient. Rappelez-vous quand vous avez appris à faire du vélo. La formation, c’est ainsi accompagner le passage de la connaissance à de la compétence.

  • La connaissance : le vélo, je sais ce que c’est, que pour avancer il faut pédaler,
  • La compétence : savoir faire du vélo, tenir en équilibre sans se poser la question de comment faire, voir optimiser mes gestes pour aller plus vite et plus longtemps.

La répétition est très importante, changer une habitude demande en moyenne 21 jours de répétition.

TEDxAlsace nous résume bien ces éléments d’apprentissage issus des neurosciences

neurosciences

Une découverte fondamentale : les neurones miroirs

Pourquoi cette découverte est fondamentale ? Pendant longtemps l‘intelligence était cognitive avec la fameuse mesure du QI.

Au fil des années, l’on s’est aperçu qu’être intelligent mais ne pas savoir gérer ses émotions était fortement invalidant. Est alors apparu l’intelligence dite émotionnelle et la mesure du QE avec tout l’intérêt en entreprise accordé aux softskills tant pour recruter que pour faire évoluer

Aujourd’hui un troisième cerveau apparaît « mimétique ». Il serait le système par lequel les humains entrent en relation (« je veux faire, être, avoir… comme lui ») avec le rôle essentiel des neurones appelés neurones « miroirs ».
neurons-1773922_1920Découverts en 1990 par Giacomo Rizzolatti, ceux-ci s’activent en miroir à ce que fait une autre personne. Les neurones miroirs signifient que le cerveau réagit non seulement à soi mais aussi à son semblable. Mon cerveau « s’allume » quasiment de la même façon si j’agis ou si je regarde faire.

Je vois une personne saisir une tasse café.

Dans mon cerveau vont se déclencher les mêmes neurones que la personne qui saisit réellement la tasse.

Ces neurones nous permettent ainsi de nous mettre à la place d’autrui, de capter ses intentions, ses sentiments et émotions. Il y a donc une explication neurobiologique à l’empathie.

Des neurones qui simulent dans notre cerveau ce qu’ils perçoivent chez autrui ( gestes, émotions) sont une aide prodigieuse à la compréhension d’autrui. L’imitation est le premier point de départ des rapports interhumains (souriez à un bébé, il fera de même, les premiers apprentissage se font par mimétisme). Cette prise en compte des neurones miroirs joue un rôle important que ce soit en neuropédagogie ou en neuromanagement.

L’apprentissage par les pairs avec l’aide des neurones miroirs

face-535774_1920Les neurosciences intéressent l’entreprise avec l‘apprentissage par les pairs, l’apprentissage n’est pas seulement descendant du « maître » à « l’élève » mais est collaboratif. Une situation-problème est exposée et chacun participe à sa résolution. L’apprentissage se fait dans un esprit de partage et de collaboration, les apprenants renforcent leurs apprentissages tout en contribuant à la construction de ceux de leurs pairs.

Les neurones miroirs dits « empathiques » expliquent l’intérêt de cette forme d’apprentissage par les pairs. Il répond à ce besoin de fonctionnement de notre cerveau et permet :

  • d’acquérir de nouvelles compétences à travers l’essai-erreur et le test and learn ;
  • de renforcer l’esprit d’entraide et de collaboration,
  • d’apprendre par soi-même et développer une certaine autonomie dans un engagement actif
  • de construire / consolider des relations d’ordre socio-motivationnel et ainsi donner de la valeur.

Le numérique vient renforcer cette forme d’apprentissage collaborative, que ce soit à travers les communautés virtuelles dans un MOOC ou bien les outils intéractifs tels que la possibilité de voter, lors d’une formation présentielle.

L’apprentissage par les pairs permet ainsi de puiser dans l’intelligence collective, la place du formateur change pour être un facilitateur. Il prend en compte le fait que 70 % de l’apprentissage est provoqué par l’expérience, 20 % par les interactions sociales et seulement 10 % par les méthodes formelles de transmission.

Digital et neurones, quelle cohabitation ?

face-205563_1920En France, plusieurs universités, associant informaticiens et pédagogues ont lancé, début 2015, le projet Hubble. L’objectif est d’étudier le cerveau afin d’expliquer les phénomènes d’enseignement et d’apprentissage dans des environnements de formation virtuelle type e-learning, MOOC, … afin de pouvoir les adapter et les optimiser. Que regarde t-on ? Combien de temps ? Et comment mieux adapter les outils afin que l’apprenant focalise son attention et mémorise au mieux.

Notre environnement a beaucoup évolué avec l’apparition du digital et toutes les nouvelles opportunités de formation « virtuelle ». Tout en restant très vigilant sur un besoin fondamental qu’appuie les neurosciences sociales : nos neurones ont absolument besoin de contact physique avec les autres et d’une mise en résonance de contact empathique.

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