Rencontre avec l’un des intervenants, Jean Pouly.
Alors que le MOOC Comprendre l’économie collaborative repart pour une nouvelle saison le 06/11/17 Jean Pouly l’un de ses intervenants, nous en dit plus sur le succès de la 1 ère édition.
Découvrons en quoi, « l’économie collaborative » nous concerne tous, à titre personnel comme professionnel, que l’on soit citoyen, salarié, entrepreneur, grande entreprise, petite entreprise etc. ?
Que réserve cette nouvelle saison du MOOC :
En prévision de la sortie imminente de cet article, un #FlashMOOC du 22/09/17, vous avertissait de l’interview vidéo de @jeanpouly :
Découvrez les nouveautés de la session 2
[Flash MOOC] Wait l’article / #MOOC Comprendre l’économie collaborative @moocecollab16 with @jeanpouly #shareparis https://t.co/7BIAuA6A4f pic.twitter.com/IKbwB3cjpX
— Jocelyne Turpin (@MissMooc) 22 septembre 2017
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Jean, peux-tu nous faire un retour d’expérience de la première session ?
Ce Mooc s’est joué la première fois aux mois de septembre-octobre 2016.
On a eu la chance d’avoir près de onze mille inscrits avec à peu près trois à quatre mille apprenants actifs sur le Mooc et un pourcentage de 11% d’attestation de réussite, ça veut dire qu’à peu près 1300 apprenants sont allés au bout et on réussi tous les quizz.
C’était plutôt satisfaisant.
« Comprendre l’économie collaborative », concrètement, de quoi ça parle ?
L’économie collaborative on la connaît par Blablacar, Uber,etc. Ce sont toutes ces plateformes qui maintenant envahissent notre quotidien.
Elles ont pour point commun de mettre en relation des offreurs et des demandeurs.
Ce que nous appelons des « consom’acteurs », c’est à dire le fait d’être à la fois acteur et consommateur.
Par exemple, on peut à la fois donner sa voiture et bénéficier d’une place de covoiturage.
En fait, cette économie est ancienne, elle a toujours existé, elle était collaborative…
Ce qui change, c’est qu’elle est totalement renouvelée par le numérique, pour une raison principale assez simple, ce qu’on appelle le pair à pair, les appariements* que peuvent permettre les plateformes. Nous pouvons, en un temps record et de façon géolocalisée, mettre en relation l’offre et la demande.
Et comment ce MOOC aborde t-il le sujet ?
Ce qui nous intéresse dans ce Mooc c’est de décrire, d’expliquer tous les mécanismes sociotechniques et socioéconomiques de cette nouvelle économie.
Parce que c’est une économie de plateforme qui va très vite, qui et c’est un nouveau mot « ubérise » certains secteurs.
On l’a vu avec les taxis.
Quand on voit que Airbnb est devenu le plus grand hôtel du monde (sans avoir une seule chambre d’hôtel !) ça pose des questions sur les modèles économiques…
Et au delà des modèles économiques, comment fonctionnent ces plateformes, comment monter sa plateforme ?
Le MOOC s’adresse aussi aux entrepreneurs, aux jeunes qui montent des startups.
Il décrit par exemple les effets de réseaux, la notion d’early adopter*…
Comment éviter de faire des erreurs en se fiant aux early adopter… alors que quand la masse critique arrive, les comportements des personnes évoluent.
Ce MOOC explique, décrit les principaux mécanismes sociotechniques qui régissent cette nouvelle économie.
Peux tu nous donner des informations pratiques sur le MOOC ?
Le MOOC dure cinq semaines.
Il est abrité sur FUN (France Université Numérique)
En terme de programme, on a une grille intéressante, où on va avoir l’explication de tout ce qui est multitude, la foule, la notion du massif dans les plateformes.
Les participants auront une explication de tout ce qui est pair à pair marchand et pair à pair collaboratif. Il y a une distinction entre des plateformes marchandes et collaboratives.
Une autre partie qui s’occupe plutôt du cadre réglementaire, fiscal et législatif.
Nous approfondirons également les opportunités, mais aussi les risques, parce qu’il y a aussi des abus.
Enfin, la dernière partie sera aussi très intéressante car elle aborde l’impact dans les organisations.
Comment cette économie peut transformer les grandes organisations, les grandes entreprises comme la Poste, la Sncf etc, voire les organisations publiques ?
Au total, ce sont cinq semaines de MOOC qui sont proposés. Cela équivaut, environ, à deux heures de travail par semaine (une heure de vidéo et une heure pour des quizz ou des ressources associées). Cela représente un investissement de temps, mais visiblement, les retours des participants confirment que cela en vaut le coup.
Justement, raconte nous… quels ont été les retours des participants ?
Les cent-mille vues de vidéos nous ont montré que cela a plu.
Au niveau qualitatif on a fait un enquête auprès de ceux qui ont suivi le MOOC. Quatre-cent-cinquante ont répondu malgré des enquêtes assez longues et détaillées.
Dans le très positif, c’est surtout le contenu qui a vraiment intéressé les MOOCers. Un contenu très riche.
Parfois peut être un peu trop dense mais vraiment de qualité. Je pense qu’au niveau du contenu les gens vont appréciés.
Au niveau des améliorations à avoir, celle qui ressort le plus (mais je crois que c’est un peu incontournable pour les Mooc), c’est les quizz.
C’est difficile de faire des quizz qui soient compréhensibles par tous. Soit on fait des questions qui ont un sens, mais avec le risque qu’elles soient mal comprises dès qu’on passe mille ou deux-mille personnes, soit on fait des questions bêtes !
Nous avons choisi des questions qui ont du sens… mais du coup, parfois c’était difficile à comprendre.
Du coup, côté forum, il y a eu énormément d’interactions
Pendant tout le cours, nous nous tenons à disposition, justement pour expliquer, répondre en cas d’incompréhensions.
Ce qui est aussi intéressant au niveau qualitatif et qui est apprécié, ce sont les études de cas.
Il y a huit études de cas. C’est un peu la pratique.
Une fois qu’on a étudié les modèles économiques de l’économie collaborative, on va avoir une étude de cas précise, du Fashionista par exemple, pour les échanges d’objets de mode.
Puis , il y a une autre étude de cas sur Blablacar. Donc des choses très pratiques.
Originalité, pour ce MOOC transmissif, (un peu descendant), c’est qu’il y a un peu de coopératif via la correction par les pairs.
Quand un participant réalise une étude de cas, elle est corrigée par un autre apprenant.
Les participants se corrigent entre eux.
A notre niveau, il y a juste avec un système d’alerte en cas de notation extrême (pour nous assurer que ce ne soit pas farfelu).
Ça a plutôt bien marché.
Cette approche est de plus très formative pour le participant (relire ce qu’un autre participant répond est instructif)
Bon, je ne sais pas vous… mais perso, je perçois que ce MOOC est éclairant pour les mutations que nous vivons tous aujourd’hui…
A titre individuel, comme pour l’entreprise, pour inventer et innover, il est nécessaire de comprendre cette nouvelle économie…
Jean, merci d’avoir pris le temps de l’interview pour nos lecteurs, et donc … pour avoir des infos, suivez les news actualisées sur @moocecollab16 et surtout, retrouvons très bientôt sur le MOOC ?
MissMooc
Appariement* : Un appariement est une opération boursière consistant à rapprocher les instructions de livraison ou de règlement d’un acheteur et d’un vendeur sur une opération de gré à gré, permettant ainsi de faire aboutir concrètement la transaction.
Early adopter* : Les early adopters forment une catégorie de consommateurs particulièrement favorables à l’adoption des nouveaux produits ou des nouvelles technologies
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