Juste en amont de la conférence sur les badges ouverts organisée par le service internet et multimédia de la ville de Brest à l’Open Factory et le réseau fab@brest voici une petite interview de Maëlle Vimont de l’association Ping et de Fabien Paquereau [1] du réseau de l’enseignement agricole des Pays de Loire (DRAAF), co-fondateurs de Badgeons les pays de Loire.
Une assistance nombreuse et motivée autour des badges ouverts, les prémisses d’un réseau coopératif Badge@brest à l’image des réseaux coopératifs doc@brest, prof@brest ?
L’enregistrement de la conférence et le diaporama seront prochainement publiés sur a-brest.net
Bonjour Maëlle, Fabien, pouvez vous présenter ?
Je suis Maëlle Vimontde l’association Ping, où je suis chargée de projet et de développement pédagogique.
Bonjour, je suis Fabien Paquereau, délégué régional à la DRAAF (Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt Pays-de-la-Loire).
Pourquoi l’enseignement agricole s’intéresse aux badges ?
Dans l’enseignement agricole nous avons beaucoup d’élèves qui sont internes qui font un parcours et qui font plein d’autres choses en dehors du cursus scolaire. Notre première idée a été de valoriser ce qui est extra scolaire, informel pour ces élèves et de rendre visible et de valoriser toutes ces activités, expériences, rôles dans les associations ..
Il y a les éco-délégués, les délégués élèves, une association qui s’appelle les Alézas où des élèves sont impliqués en tant que président, délégué ou animateur. Ce sont toutes ces expériences qu’ils ont au sein des lycées agricoles que l’on souhaite mettre en avant et valoriser en plus du diplôme.
du côté de l’association Ping
On s’intéresse à la reconnaissance ouverte des apprentissages, avec l’expérience du fablab [2]. Au Fablab, on rencontre, on apprend ensemble, on s’approprie des outils, des techniques et on apprend beaucoup de façon informelle. L’idée était de pouvoir s’outiller pour pouvoir reconnaître les apprentissages informels, les engagements, les rôles et construire un système collectif pour partager les savoirs, les visualiser, les mettre en commun et faciliter les parcours au sein du Fablab et aussi en connexion avec d’autres structures de l’enseignement, du champ associatif de l’insertion et de l’emploi.
Comment sont attribués les badges ?
Maëlle : Il y a plusieurs d’attribution en fonction des contextes ou des situations. Il y a par exemple des badges de participation qui sont émis c’est le cas par exemple pour le workshop que l’on a co-animé avec le lycée Livet à Nantes où des élèves français et des élèves italiens sont venus faire des réalisations au Fablab. On a émis un Open badge pour reconnaître leur expérience au Fablab, un Open Badge qui est aussi endossé par le lycée Livet. Le lycée Livet et l’association Ping reconnaissent l’expérience de ces élèves au Fablab.
Fabien : Dans l’enseignement agricole, nous avons aussi différents dispositifs d’attribution des badges. On a a un exemple avec les élèves sentinelles qui est un dispositif de lutte contre le harcèlement scolaire où ce sont les élèves qui sont acteurs. La première année c’est la DRAAF qui a délivre les badges. Et pour cette seconde année, ce sont les sentinelles qui ont déjà de l’expérience qui vont coopter et valider le badge des nouvelles sentinelles.On change de mode d’attribution et d’obtention du badge. On a aussi des badges avec d’autres structures extérieures à l’enseignement : on a un badge Joëlette (des fauteuils tout terrain pour transporter des personnes à mobilité réduite pendant les courses). On a aussi pas mal de chantiers en cours avec la Ligue de l’enseignement et les collectivités sur les badges citoyens. On voit que le sujet du badge sort du lycée.
Qu’est ce que l’obtention de badge apporte aux élèves ?
Fabien : Typiquement sur l’engagement citoyen c’est un élève qui s’investit dans son établissement, qui s’investit dans une association, qui, après en étant parti de l’établissement rejoindra une autre structure, ce badge engagement citoyen constitue un parcours qui révèle son engagement citoyen. C’est un processus pour garder des traces pour valiser, rendre visible ce que font des élèves.
Dans la démarche, c’est le même esprit qu’un portfolio sauf que le support n’est pas le même. Là on a a un support qui est beaucoup plus granulaire qui est lié à un rôle, une expérience et du coup plus facile à mettre en oeuvre. Si on a juste été trésorier d’une association, on n’a pas à monter un port-folio, on a juste un badge qui montre que l’on a été trésorier. Ensuite on peut le valoriser dans un port-folio si on veut ou dans un passeport de badge.
Maëlle : Cela peut aussi déclencher l’ouverture de nouvelles portes, de fenêtres de coopérations, de créer des langages communs notamment dans la dimension insertion, emploi, formation dans la perspective d’embauche par des entreprises autour de compétences. Il y a plein d’usages sociaux possibles dans différents champs et différents contextes avec une nouvelle façon d’approcher la reconnaissance et la construction de la reconnaissance d’une façon collective, de sortir des schémas de reconnaissance académique et de rendre visible des reconnaissances sociales liées à ds réalisations des engagements, des expériences.
Est ce que le badge est ponctuel ou peux-t-on associer au badge un contenus ru le comment faire qui a permis de produire le badge ?
Fabien : Un badge est vivant, c’est une des grades caractéristique du badge : il peut évoluer dans le temps. Si je prends l’exemple du badge Joëlette, ce badge montre que la personne a été en contact, a été sensibilisée à l’accompagnement des personnes handicapées. L’obtention de ce badge permet aussi de voir d’autres personnes qui ont eu ce badge et u fil de ces expériences en joëlette de continuer à alimenter ce badge avec des preuves à postériori et le faire vivre avec d’autres personnes qui l’ont eu et d’autres preuves.
Et pour conclure quelques mots sur Badgeons les Pays de Loire ?
Maëlle : C’est une belle aventure collective qui a commencé il y a maintenant un an et qui rassemble une belle diversité d’acteurs de l’enseignement , du milieu associatif, de l’université, de l’emploi, de la formation, du champ entrepreneurial et citoyen. C’est un disposition qui a pour vocation autour du territoire des pays de la Loire de crée de l’entraide, de la coopération et une culture de la reconnaissance ouverte.
Fabien : C’est une expérience vraiment surprenante : on n’a jamais rencontré autant de partenaires différents depuis un an. Ce n’est pas rien et cela révèle aussi qu’il y a un besoin, une envie. Quand on a lancé l’invitation pour la journée du 30 avril, pour 105 invitations on a eu 100 personnes présentes et plus de 60 structures différentes ! On sent qu’il y a une envie de travailler en commun et sur de l’informel/ C’est encourageant et une belle aventure.
Une forme de convergence des transitions ?, de communs
Maëlle : Tout à a fait ! sortir des silos et créer des langages communs au delà des langages sectoriels.
Fabien : C’est déjà un commun. Mardi 10 décembre on a organisé un Badgeathonavec beaucoup de partenaires, cela a été un commun. On a créé des choses ensemble, on a des projets de badges ensemble qui seront partagés et réutilisables. On l’a fait en co-construction.
Maëlle : L’idée c’est de développer collectivement des savoirs, d’apprendre à les documenter à les remixer, à les partager le plus largement.C’est aussi le sens de notre présence à Brest aujourd’hui pour partager notre expérience.
[1] sur twitter : https://twitter.com/paqfab75
[2] voir aussi l’interviewde Julien Bellanger, acteur des cultures numériques et des réseaux de médiations numériques à Ping dans Histoires de Coopérations
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