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Une université transdisciplinaire, ouverte, en co-production faisant le lien entre recherche et expérience professionnelle : entrevue avec Denis Berthiaume, vice-recteur de l’Université de l’Ontario français

11 octobre 2020 par Fabio Balli Veille 705 visites 0 commentaire

Un article repris de https://sciencesouvertes.hypotheses...

Entrevue informelle réalisée le 1er octobre 2020 avec Denis Berthiaume, vice-recteur aux études et à la recherche de l’Université de l’Ontario français. Par Fabio Balli. Transcription à partir de notes, validée.

Un article repris du site "Favoriser la recherche avec les sciences ouvertes", carnet de recherche qui documente le rapport "Favoriser la recherche en français au Canada : considérations politiques et guide pratique", un site sous licence par défaut CC by sa

Ndr les parties ne citation dans l’article original ont ici été placées en gras

FB – J’ai découvert l’Université de l’Ontario français lors du colloque sur L’université du XXIe siècle, qui a donné lieu aux actes du colloque publiés en début d’année (p. 22-28). Pouvez-vous en donner un portrait ?

DB – L’UOF est une nouvelle université francophone basée à Toronto, dans un milieu anglophone. Elle est transdisciplinaire, axée sur l’expérience et la découverte, et accueillera des étudiant·e·s de premier cycle dès septembre 2021.

C’est une université active dans les sciences humaines et sociales, ce qui est déjà une particularité dans l’enseignement supérieur. On a fait le choix de la transdisciplinarité. Les disciplines disparaissent de la structure académique pour aller puiser dans l’ensemble des disciplines dans les programmes de formation et de recherche. L’objectif est le développement de connaissances et de compétences par l’expérience : par exemple, on ne va pas recruter un spécialiste en psychologie qui va donner des cours de psychologie, mais une équipe pédagogique de personnes de plusieurs disciplines ou professions va placer les étudiants dans un contexte expérientiel pour aborder des thématiques authentiques et actuelles.

On a créé cinq pôles d’études transdisciplinaires plutôt que des facultés ou départements. L’idée est de regrouper des gens de façon spontanée autour de ces pôles scientifiques, ces clusters : cultures numériques, économie et innovations sociales, environnements urbains, pluralité humaine, enseignement et apprentissage. Ces cinq grandes thématiques sont particulièrement importantes dans la société et permettent de développer divers programmes de formation et de recherche pertinents.

Si on aborde l’utilisation du matériel scientifique, moi en tant que psychologue, si on me demande d’enseigner, mon premier réflexe va être de chercher quel manuel je vais utiliser pour enseigner. Dans une approche transdisciplinaire, généralement le manuel de base n’existe pas. On est obligés de nous tourner vers divers types de matériaux, idéalement en mode ouvert : on peut trouver facilement des matériaux produits par d’autres organismes, on a aussi la possibilité de prendre d’autres matériaux qui ne sont pas disponibles en français et les traduire.

Et parallèlement, on veut aussi faire travailler les étudiants sur les productions qui vont alimenter non pas une bibliothèque mais un centre de ressources virtuelles. Ce centre réunira autant des productions internes qu’externes, et permettra aux étudiants de collaborer, un peu comme pour Wikipedia. Au début, beaucoup d’universitaires se plaignaient de Wikipedia – maintenant, cette approche est souvent intégrée dans les cursus universitaires, certains enseignants demandent par exemple à leurs étudiants de préparer une notice Wikipedia pour un cours. Il y a énormément de matériel que l’on peut demander aux étudiants de préparer, qui sert à l’apprentissage et au développement de compétences, et que l’on peut ensuite garder comme ressources.

Bertrand Gervais, qui occupe la Chaire de recherche du Canada sur les arts et les littératures numériques, a créé des environnements dédiés à une thématique en particulier, où l’on peut déposer divers médias et développer un espace de connaissances et de recherche. Pour notre structure, l’idée est de créer un tel centre autour de chacun des cinq pôles. Les productions des enseignants vont alimenter les formations de l’université ainsi que divers réseaux francophones, afin d’ouvrir ces points d’information à des partenaires et à la population francophone en général.

On va développer du matériel écrit, audio, vidéo transdisciplinaire en français et comme le créneau n’est pas occupé, on veut mettre ce matériel à disposition de la population : les gens pourront venir à notre centre virtuel de ressources documentaires emprunter ceux qui sont en prêt et télécharger ceux qui sont en diffusion libre. Pour illustrer, les deux derniers ouvrages que j’ai dirigés [sur l’expérience doctorale et et sur l’utilisation du portfolio dans le développement de compétences pédagogiques] sont ou seront disponibles à la page Internet de DevPro, le Service de développement professionnel de la Haute école spécialisée de Suisse occidentale (HES-SO). Personnellement, je préfère favoriser une approche de diffusion libre par rapport au système actuel où on va me demander d’être évaluateur sur une revue à comité externe sur un temps non rétribué, de participer bénévolement à divers processus éditoriaux pour des presses universitaires, mais par contre, quand je veux avoir accès à un de ces articles ou ouvrages, je dois payer $42.50… C’est assez aberrant comme mode de fonctionnement !

Sur la dimension production, on est à nos balbutiements. La priorité est d’opérationnaliser la rentrée de septembre 2021, mais on a une réflexion en cours sur la recherche… ou plus une méta-réflexion sur le type de recherche que l’on veut faire. Dès l’arrivée des responsables de pôle, on va réfléchir aux grandes orientations et développer des programmes de recherche plus concrets, en général autour de la recherche intervention. Si l’on se positionne sur le continuum entre la recherche fondamentale utilisée par un cercle très restreint et à l’opposé une intervention activiste non informée par la recherche mais plutôt par les croyances et opinions, l’UOF se positionne à la rencontre des deux : une recherche informée par des méthodes et d’autres résultats de recherche, qui informe les interventions professionnelles, en ayant un impact social direct.

Les étudiants vont être sensibilisés à la recherche pour devenir des « consommateurs avertis » en vue de leurs propres interventions professionnelles. La production se fera davantage au deuxième et au troisième cycles. C’est un aspect assez novateur pour les universités, car on fait rarement des liens avec l’intervention professionnelle, surtout si le personnel enseignant n’a pas d’expérience professionnelle à l’extérieur de l’université. On veut faire de la recherche-action, de la recherche-développement, de la recherche-évaluation pour informer l’intervention professionnelle. La plupart des problématiques transdisciplinaires vont être définies en collaboration avec nos partenaires : les collèges et universités francophones de l’Ontario et du Canada, des conseils scolaires, des organismes communautaires, des entreprises, divers paliers de gouvernement.

On part de problématiques de terrain, développées avec des démarches en sciences humaines et sociales, de façon à obtenir des résultats utiles pour nos partenaires, qui ne sont pas seulement des sujets de recherche mais participent à la recherche même. Par exemple, on discute avec des collèges francophones de l’Ontario pour développer une expertise pédagogique et technopédagogique commune dans l’enseignement supérieur : on va organiser des activités de développement professionnel pour les enseignants, et documenter ces activités pour répondre aux besoins institutionnels des différents partenaires.

On va aussi développer des projets de recherche pour lesquels l’objectif est d’être transparent dans les méthodologies, dans les données recueillies, dans l’analyse, ainsi que dans les applications qui peuvent en être tirées. L’information sera publique à toutes les étapes des processus de recherche. Finalement, les étudiants seront sensibilisés à la science ouverte dans les unités d’enseignement et d’apprentissage, ils vont pouvoir comprendre les enjeux. Ce que l’on veut, c’est le développement d’une recherche francophone, et là, l’Acfas est un partenaire intéressant. Nous avons des projets avec l’Acfas, l’Agence universitaire de la francophonie, l’Association des collèges et universités de la francophonie canadienne pour essayer de développer cette approche de production de recherche en réseau. Par exemple, l’été dernier nous avons organisé un séminaire de deux demi-journées avec des doctorants, en collaboration avec l’Acfas.

FB – C’est très intéressant ! Comment se faire engager ?

DB – J’aurai plusieurs proches collaborateurs qui gèreront divers services en soutien aux études et à la recherche. On affichera un poste de responsable du développement des programmes de recherche au printemps 2020 pour réfléchir à la stratégie de recherche, aider les pôles d’études et de recherche à définir les plans, faire un maillage avec les partenaires, travailler à la diffusion et alimenter les bases de données. Plus près de nous, fin 2020, on va engager un gestionnaire des ressources documentaires, probablement avec une maîtrise en bibliothéconomie et / ou sciences de l’information, pour gérer l’écosystème des données et des ressources.

FB – Comment allez-vous assurer la dissémination des contenus créés ?

DB – Il existe déjà différents forums de médiation scientifique, certains plus disciplinaires et spécialisés. On va moins cadrer dans ce genre de forums ; on va aller vers des forums francophones bien que notre personnel académique sera majoritairement bilingue. L’idée est de partager du matériel d’enseignement et d’apprentissage, des résultats de projets, des approches d’intervention avec l’idée de pouvoir trouver des partenaires. On prévoit aussi des activités grand public avec des webinaires et conférences.

On a aussi l’intention, contrairement à ce qui se fait habituellement, d’éviter de faire la distinction entre formation initiale et formation continue. Plusieurs modules et certificats vont être proposés, ouverts à la population, qui pourra en suivre plusieurs à choix pour ensuite s’inscrire à un baccalauréat général par cumul de certificats. On veut répondre aux besoins de l’ensemble de la population, et que l’attrait de la formation serve aussi à la promotion et à la diffusion des connaissances.

On va aussi participer à des forums académiques pour mettre de l’avant les projets d’intervention, sachant qu’elle cadre moins avec les contextes de science disciplinaire de pointe. Ce n’est pas nécessairement à l’UOF qu’un professeur va faire avancer sa notoriété scientifique dans un domaine pointu ; on va encourager les membres du corps professoral à être affilié à d’autres universités dans un domaine pointu.

Le problème est que, pour beaucoup de jeunes et de parents, étudier en sciences humaines et sociales ne mène pas à un emploi précis. On veut montrer le contraire, que cela mène à beaucoup de choses si c’est transdisciplinaire et ancré dans le monde professionnel. Dans le cadre de nos programmes de formation, on va offrir des ateliers professionnels sur diverses thématiques comme la gestion d’une équipe de travail, la communication interculturelle ou la planification budgétaire : des thématiques facilitant l’insertion socioprofessionnelle.

On a aussi aussi la revue Enjeux et société, une revue de médiation scientifique produite par l’UOF, qui s’inscrit dans une stratégie de publication visant à diffuser les savoirs. Si notre objectif est de mettre en avant des travaux en francais, peut-être que l’on va devoir développer d’autres créneaux qui font davantage la médiation de résultats de recherche, d’approfondissement de concepts, sans aller dans une revue de sciences humaines avec des articles de fond. On abordera des thématiques importantes d’actualité, de la communauté.

La revue Hémisphèresde la Haute école spécialisée de Suisse occidentale est intéressante à cet égard parce qu’elle aborde des thématiques actuelles, en lien avec les travaux qui y sont menés. On a aussi toute la question de la collaboration avec d’autres universités au Canada, avec des universités d’été, par exemple en France et en Ontario, pour prévoir des semestres d’été interchangeables : des étudiants français pourraient aller à Toronto, puis au nord de l’Ontario pour intégrer cela à leur programme, avec une production de matériel qui va alimenter les bases de formations.

FB – Les étudiants vont-ils participer à l’élaboration de l’agenda des cours ?

DB – Nous aurons un baccalauréat spécialisé avec quatre orientations. Chaque programme a un parcours commun. On cherche à donner une compréhension globale en quatre ans : fondements, approfondissement, spécialisation et intégration. Dans ce programme, les étudiants auront trois types d’activités :

  • un tronc commun sur la transdisciplinarité, les méthodes de recherche-intervention, les compétences plurilingues et interculturelles, ainsi que deux projets intégrateurs et un stage expérientiel qui permettent d’adapter le programme de formation aux aspirations personnelles et professionnelles ;
  • une spécialisation choisie avec certains cours pendant les quatre ans qui portent sur ces thématiques, et en quatrième année, le choix pour l’étudiant de se concentrer sur une thématique en fonction de ses aspirations ;
  • des activités complémentaires pour 18 crédits, où les étudiants pourront suivre des cours dans les autres spécialisations, ou des ateliers professionnels d’un crédit. On prévoit à terme offrir jusqu’à 24 ateliers d’un crédit répartis sur les quatre ans. Quelqu’un qui viserait la poursuite d’études de maîtrise pourrait suivre des cours de recherche ou de spécialisation par exemple.

Tous ces éléments permettent d’avoir un choix et un contrôle sur le programme. A l’intérieur des cours, il y aura beaucoup de travail sur les projets : si j’interviens sur la pluralité humaine dans le handicap, je vais proposer des activités pour prendre conscience des réalités des handicaps. L’étudiant va choisir quelque chose qui l’intéresse et le projet qui va répondre à ses aspirations.

Le projet intégrateur en quatrième année est comme un tremplin pour l’insertion socioprofessionnelle. Les étudiants auront eu trois ans de cours, beaucoup d’expérience pratique avec des professionnels, sur le terrain avec des organismes, une demi-journée avec des personnes en contexte particulier. La quatrième année sert à intégrer tout cela pendant que l’étudiant suit encore des cours de spécialisation. Il y aura un séminaire de trois crédits pour préparer un projet de stage : les compétences à développer, un mentor local avec qui le projet va être développé, un bilan des compétences acquises pour explorer d’autres compétences qui pourraient être utiles. A l’hiver, un stage sera réalisé avec, en fin de semestre, la reprise du bilan de compétences pour commencer à réfléchir sur l’emploi futur : ce que j’ai envie de faire, l’identification du domaine professionnel, la préparation du curriculum vitæ et à l’entretien d’embauche, afin que le passage sur le marché du travail soit quasiment une formalité.

Un CV académique permettra de faire des liens entre les apprentissages réalisés et les expériences personnelles. Ce sera ainsi facile de répondre à un poste affiché en liant celui-ci aux expériences réalisées durant l’université. Cette approche permet d’ajuster le programme aux aspirations des étudiants sans forcément qu’ils aient à choisir parmi 120 cours. Dans le cadre des cours et en prenant de l’altitude, ils peuvent extraire ce qui peut leur être utile. C’est un modèle d’université qui est assez différent de l’université traditionnelle. Plusieurs universités sont entrées dans le XXIe siècle mais peu sont vraiment des universités du XXIe siècle. A l’UOF, on a l’avantage de s’aligner sur la complexité des savoirs, sur l’approfondissement des compétences et sur les capacités à les utiliser en société.

FB – Qu’avez-vous prévu pour éviter des intérêts polarisés entre différentes parties de l’université – administration, professeurs, étudiants, syndicats, etc. ?

DB – Au niveau du corps professoral, on veut travailler en équipe pédagogique : un cours sera proposé par une équipe. Une personne sera responsable du scénario, mais dans la construction du cours, la personne cherchera dans le bassin des personnes disponibles, qui vont intervenir à divers moments en termes de contenus et de compétences visées. C’est une approche assez innovante.

Chaque professeur a un certain nombre d’heures d’enseignement et va trouver divers cours, séminaires, stages ou ateliers pour mettre à profit ces heures : nos professeurs seront recrutés sur un cahier des charges modulable, avec un minimum de 20% d’enseignement, 20% de recherche et 20% de service. Ils vont pouvoir modifier le cahier : par exemple, si un enseignant a envie de 60% d’enseignement et qu’un autre préfère 60% de service, c’est possible. Ils peuvent ainsi construire des carrières qui correspondent à leurs intérêts, sachant qu’ils doivent collaborer dans une équipe.

Il y a aussi tout un accompagnement offert à travers un système de développement professionnel continu adapté au modèle transdisciplinaire axée sur l’expérience. Les professeurs ont rarement été formés pour enseigner et il y a une très faible chance qu’ils soient dans le mode d’enseignement que l’on souhaite. On a développé une logique avec un conseiller pédagogique individuel qui va les aider à se développer.

On aura aussi un programme de recherche appliquée sur l’enseignement et l’apprentissage (Scholarship of Teaching and Learning) où les professeurs feront de la recherche sur leur propre pratique, de façon à mieux comprendre leurs propres pratiques, pour les documenter et même les déposer sur un site de ressources pédagogiques. On va aussi travailler un peu sur l’aspect recherche-intervention collaborative. Je travaille depuis 20 ans à accompagner des individus, des structures ; là on va travailler de façon intégrée, de façon à avoir un produit académique vraiment cohérent, avec une logique importante de science ouverte.

FB – Le financement de projets hors norme, transdisciplinaire reste faible. Comment allez-vous assurer la pérennité de l’université ?

DB – L’idée est de travailler sur des projets partiellement financés par les partenaires, qui n’ont souvent pas les ressources pour les réaliser par eux-même. Aussi, dans les fonds de recherche, il y a une logique assez disciplinaire, mais aussi de plus en plus des programmes de financement qui demandent d’avoir des approches moins traditionnelles. On travaille beaucoup sur des thématiques d’actualité, et il y a assez souvent des enveloppes disponibles pour des initiatives comme celle-là. Avec une logique d’intervention, avec la diffusion d’applications, c’est plus facile que pour une logique de recherche fondamentale.

FB – Prévoyez-vous avoir votre propre infrastructure pour la gestion des contenus ?

DB – Ce qui est le plus intéressant, c’est l’accessibilité des données. Certains problèmes d’intégrité académique un peu douteuse dans les sciences humaines et sociales sont dus à des données qui ne sont pas accessibles. Quand on reçoit un article, qu’on en fait la recension et qu’on a pas les données, on doit se fier à ce que la personne a fait. A l’UOF, on va conserver et mettre à disposition les données : quelqu’un qui aurait envie de partir de l’existant et d’aborder un autre sujet pourra le faire.

A titre d’illustration, quand j’ai fait ma thèse, j’ai travaillé partiellement avec des données existantes et des données propres. Ensuite, une doctorante a utilisé une partie de mes données. Si nous avions eu à recréer nos données de zéro, les projets deviennent trop importants. La mise à disposition des données pour une réutilisation sous d’autres angles de recherche permet de poser des questions de plus d’ampleur sans avoir à cueillir des données qui demandent beaucoup de ressources.

De plus, si on a des données en français pour des chercheurs qui travaillent en français, ça peut être assez intéressant. Au niveau infrastructure nous sommes moins concernés, par contre dans les sciences humaines et sociales, toute la démarche épistémologique, les outils méthodologiques sont essentiels. On n’a pas encore regardé si on allait utiliser une infrastructure interne ou externe. Les informations doivent pouvoir être accessibles en interne à des fins d’apprentissage, et il y a aussi un impératif autour de l’anonymat de certaines données.

FB – Voyez-vous d’autres universités qui développent un modèle similaire à l’UOF ?

DB – Il y en a certainement. Certaines ne le voient pas car on perd de vue que la philosophie a évolué. Juste sur la question transdisciplinaire, les universités existantes se retrouvent dans l’obligation de créer un niveau de structure additionnel : pour faire travailler ensemble des personnes de diverses disciplines, on va créer un institut… mais comment faire pour reconnaître le temps de travail qui n’est pas comptabilisé au niveau départemental ? De plus, pour la carrière recherche de pointe, on ne peut plus reconnaître les activités faites dans l’institut. L’avantage pour nous c’est d’être un peu un laboratoire, on a carte blanche sur tout ce que les gens nous disent de faire, on fait pas de l’expérimentation à l’aveugle, mais il y a des secteurs ou on doit partir de concepts pour voir comment s’y prendre.

FB – Merci.

Ce contenu peut être partagé et adapté sous certaines conditions : voir la page crédits.

Citation  : Balli Fabio. Entrevue avec Denis Berthiaume, vice-recteur de l’Université de l’Ontario français. Favoriser la recherche avec les sciences ouvertes 2020 ; 11. ISSN 2563-5905. https://sciencesouvertes.hypotheses.org/294

Licence : CC by-sa

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