Un article repris du blog Agenda 21 de Marius Bourgeoys, un blog sous licence CC by nc sa
On donne
En éducation, on donne. Du temps, de l’effort, de l’énergie, de l’amour, des stratégies, des notes, des concepts, des idées… On donne beaucoup de soi-même aussi. Quand on s’arrête pour y penser, on se rend compte à quel point on en accompli des choses dans une journée, une semaine, un semestre. Hein ? Pensez à tout ce qui va mieux dans votre école, parce que vous étiez là, à l’intersection principale, lundi à la pause du matin quand… ou parce que tel et tel élève se sont réconciliés… ou parce que vous avez décidé de repousser l’évaluation de 2 jours… ou parce que vous avez accepté de rencontrer votre collègue à l’heure du lunch : il avait besoin d’être écouté. Pensez-y.
Ça fait partie de la « game »
Ça fait partie de la « game », comme on dit. Mais il ne faut pas oublier l’importance et la valeur de tout ce qu’on fait et qui demeure invisible pour la plupart des gens. Les choses qui ne sont pas assez « big » pour être soulignées en rencontre, mais qui font toute la différence dans nos belles écoles. On donne beaucoup de soi en éducation. C’est le mandat. On se pose la question : « Je me demande comment je pourrais bien améliorer… ». Pour les autres. Mais on ne peut pas donner ce qu’on n’a pas.
Mais il ne faut pas s’oublier
Avec l’élan et la passion que nous donne notre belle vocation, il ne faut pas s’oublier. Il faut prendre du temps pour soi. Prendre soin de soi, c’est bon pour soi. C’est bon pour les autres aussi.
3 façons d’améliorer les choses pour soi
Voici donc 3 façons qui peuvent nous aider à améliorer les choses, pour nous d’abord, et par ricochet pour les autres. Ce sont des conseils que j’ai reçus au fil de ma carrière.
1- Prendre le temps de réfléchir et de planifier : Voir clairement ce qu’on va faire
La première chose qui peut nous aider à améliorer notre qualité de vie en tant que professionnel, c’est de réfléchir à notre réalité. Prendre 30 minutes un samedi matin et réfléchir à notre emploi du temps dans la semaine qui vient de se terminer. Le but, c’est de prendre conscience de notre réalité, d’analyser les options qui s’offrent à nous et de choisir ce que nous ferons intentionnellement la semaine suivante.
Prendre conscience, Analyser, Choisir… et passer à l’action.
Quand doit-on commencer notre semaine ? Jim Rohn dirait : « Lorsqu’elle est terminée. » Lorsque vous avez terminé de planifier votre semaine, c’est le temps de la commencer, de passer à l’action. Vous me suivez ?
Quand tout est clair avant de commencer, la semaine se déroule très différemment autour de nous. Notre niveau de conscience augmente. On se met à remarquer les gens, élèves ou collègues, qu’on pourrait aider.
Réfléchir et planifier une semaine à la fois, ça change tout. Bien-être.
Voici des exemples de questions qui peuvent nous aider à bien planifier nos semaines.
- Qu’est-ce que je fais ? Pourquoi je le fais ?
- Comment je gère mon temps en classe ?
- Comment je gère mon temps en dehors de la classe ?
- Je pense à quoi ? Quelles idées ou questions occupent ma pensée ? Pourquoi ?
- Qu’est-ce qui semble fonctionner ?
- Quelles idées, quelles données, quels collègues ont de l’influence sur mes décisions ? Pourquoi ?
- Quelles sont mes plus grandes forces en tant que leader pédagogique ?
- Quelles sont mes 4 ou 5 meilleures stratégies pédagogiques ? Celles que j’utilise toujours, comme par défaut. Je peux les nommer ?
- Quelles stratégies servent à gérer ma classe et quelles stratégies soutiennent l’apprentissage des élèves ?
- Qu’est-ce que je veux accomplir avec mes groupes ? Est-ce clair pour eux ?
- Est-ce que mes groupes progressent ?
- Est-ce que je progresse avec mes groupes ?
- Quels sont mes défis ? Qu’est-ce qui m’empêche d’aller plus loin ?
- Que dois-je faire de façon intentionnelle ?
- Que dois-je arrêter de faire de façon intentionnelle ?
2- Créer des systèmes et des processus : Voir clairement comment on fait
Au fil de mes lectures, je découvre que les gens qui ont le plus de succès en éducation ou en entreprise sont des gens qui systématisent leur travail. Faire les choses à tel moment de la journée (horaire) d’une certaine façon, systématiquement, intentionnellement. Voici quelques exemples :
- Lire ses courriels une seule fois. Vous l’ouvrez, vous le traitez.
-* Lire un livre ou regarder une vidéo une seule fois. Prenez des notes en lisant ou en visionnant. - Avoir un système pour nommer et pour classer les choses dans Drive.
- Avoir un système pour garder les bonnes ressources, vidéos, billets etc. Par exemple, un dossier dans vos favoris dans Chrome OU un compte dans Diigo OU un simple Google doc où vous gardez, nommez et classez tout ce que vous trouvez d’intéressant sur le web. Systématiquement.
- Avoir un système où vous pouvez garder toutes les idées qui peuvent nourrir votre rédaction de billets, votre planification de cours, votre offre de formations…
-* Avoir un système où vous gardez toutes les rétroactions écrites offertes aux élèves, par type de tâche et par cours. Parce que ça sert toujours.
-* Avoir un système où vous gardez les meilleurs exemples des tâches de vos élèves, pour chacun des niveaux de rendement. Un banque de copies types… Pour vos futurs élèves. Pour l’évaluation en tant qu’apprentissage…
Ce ne sont que quelques exemples qui peuvent maximiser notre emploi du temps, au fil du temps. Mais il y a aussi les systèmes et processus que vous créez avec vos élèves. Les routines. Rendre le fonctionnement explicite et systématique avec vos élèves. L’arrivée des élèves, l’objectivation et le départ des élèves, les activités de collaboration en classe, les transitions en classe, les moments où les élèves rendent leur pensée visible en classe, les activités de métacognition, la gestion et l’utilisation des outils numériques, le partage de documents, la documentation pédagogique, la remise de travaux, le blogue de classe, la gestion et l’utilisation des appareils mobiles, la communication par courriel / dans Classroom, l’agenda de la classe, l’agenda de l’élève etc.
Rendre explicite comment on fonctionne systématiquement en classe et comment et pourquoi les outils numériques seront utilisés ou non.
3- Donner et recevoir en pleine conscience : Sentiment d’accomplissement
En éducation, on donne. Planifier notre horaire une semaine à la fois nous permet de voir clairement ce qu’on veut/peut accomplir. Ça nous donne un plan de match. Les systèmes (gestion et classe) que nous mettons en place nous permettent de voir clairement comment on gère notre quotidien. Les gens, le programme, les idées, les travaux, les ressources… Ce qui nous ramène à, donner. Quand nous réussissons à bien nous acquitter de nos tâches, nous sommes fiers de nous. Quand nous réussissons à donner un peu de nous-mêmes, en pleine conscience, pour améliorer les choses pour les autres autour de soi, nous avons un sentiment d’accomplissement. Difficile de ne pas aimer notre profession avec de telles émotions.
Ces émotions se planifient et se systématisent. Plus on planifie, plus on systématise, plus on peut donner, plus on peut ressentir les émotions positives qui viennent, systématiquement, avec le don de soi.
Or le don de soi sans planification et sans systèmes peut parfois mener au mode survie.
Ça, c’est à éviter.
Êtes-vous prêt à prendre soin de vous ?
Merci de vos commentaires
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