Comment l’IA va bouleverser nos façons de travailler ?
Ma mission principale aujourd’hui en tant que Learning & Development ?
Engager les collaborateurs à apprendre, à évoluer, à se développer pour faire face aux transformations de fond qui boulversent notre monde.
Quand je dévore articles, vidéos, Tedx, émissions sur l’Intelligence Artificielle et ses effets, et que je découvre de nouvelles innovations techniques, je me retrouve parfois en pleine science-fiction.
Quand je creuse en cherchant les avis d’experts très différents tels que Bill Gates , Elon Musk, Stephen Hawking, Jean Michel Ganascia ,J’ai vraiment envie d’en savoir plus et de pouvoir me rassurer, m’orienter.
Tout est transformé en data et tout devient mesurable, analysable. Et plus nous nous nous connectons, plus nous produisons ces données personnelles qui peuvent être traitées et codées en octets.
L’Intelligence Artificielle va s’insérer de plus en plus dans nos projets et aura la capacité de remplacer certaines de nos missions ; c’est certain, ce n’est plus à prouver.
Cette progression d’une IA de plus en plus puissante, notamment en termes de capacité d’apprentissage, a un impact sur notre quotidien et sur l’ensemble des acteurs de l’économie :
- L’entreprise qui va devoir prendre en compte cette nouvelle force de travail dans son organisation.
- Les salariés qui vont devoir changer de paradigme : devenir plus positifs, plus responsables et engagés de leur propre développement ; des salariés qui devront se réinventer de plus en plus rapidement et dont les capacités d’adaptation et d’apprentissage seront leur force ; en résumé de salarié pris en charge par l’entreprise, il faut passer à une position de salarié intrapreneur.
- Les managers qui devront faire coexister des humains avec des IA et dont le rôle ne sera plus de savoir ou de contrôler mais bien de développer ; développer des compétences douces ( soft skills) plutôt que des savoirs techniques .
L’accès facile, gratuit, à une IA pour tout le monde ?
C’est une révolution qui touche absolument tout le monde et pas seulement certains métiers, ni certains niveaux de scolarisation. Le niveau d’étude n’est plus une protection contre la destruction de son emploi.
Tous les secteurs sont numérisés : science, information, industrie, santé, transport, commerce, finance, culture , …La vitesse de progression de l’IA est beaucoup plus rapide que l’automatisation que nous avons connu depuis le début du 20eme siècle. Et nous sommes au début des courbes de croissance !
« L’intelligence artificielle devrait dépasser l’intelligence humaine en 2029. En 2045, elle sera 1 milliard de fois plus puissante que les 8 milliards de cerveaux humains réunis » selon Ray Kurzweil.
Beaucoup de craintes existent ; certains rapports sont inquiétants comme le rapport de Roland Berger publié en octobre 2014 ; il annonce qu’en 2025, 20% des taches pourraient être automatisées.
En France, c’est 3 millions de postes qui devraient disparaître avant 2025.
Certains secteurs sont déjà touchés comme les secteurs financiers, les services client en ligne, la santé.
Le diagnostic des cancers est aussi en passe d’être automatisé. L’IA Watson peut déjà diagnostiquer certains cancers mieux que les cancérologues. L’important est de fournir des données en masse régulièrement ; c’est le big data qui va permettre à l’IA de diagnostiquer au mieux. Plus les data seront nombreuses et de bonne qualité, plus l’IA pourra être performante.
« En 2012 déjà, elle a diagnostiqué le cancer du poumon avec un taux de succès de 90 % avec seulement 600 000 données médicales, 2 millions de pages de revues spécialisées et les dossiers médicaux de 1.5 million de personnes. »
Aux Etats-Unis, on parle de plus de 3 millions de chauffeur-livreur-camionneurs à reconvertir pour le cas où les véhicules deviennent complètement autonomes.
Le secteur minier est aussi un exemple parlant : 60 personnes gèrent des milliards d’équipement dans cette mine en Australie exploitée par à Rio Tinto.
Cette automatisation va générer de nouveaux métiers. Au lieu d’opérer , de faire , les collaborateurs deviennent des programmeurs, des éducateurs, des managers d’outils intelligents et n’interviennent qu’en cas de problème.
D’ici 2030, il sera probablement interdit de faire des diagnostics sans un système expert de ce type ou même de conduire !
L’IA permet de mieux analyser les datas et d’analyser la performance. Elle peut même parfois donner l’illusion de comprendre les émotions humaines.
Mais en fait, nous sommes encore loin de l’IA qui va remplacer l’humain. Ce n’est pour l’instant toujours qu’un ensemble d’algorithmes qui font ce pourquoi ils ont été programmés. L’IA simule certains traits de l’intelligence humaine mais ne ressemble pas forcément à l’être humain.
Pour apprendre, l’IA a besoin de données. Et nous sommes aujourd’hui en capacité d’en générer de plus en plus rapidement et surtout dans différents domaines qui vont s’interconnecter entre eux. A cela s’ajoute les nouvelles techniques telles que la réalité virtuelle ou l’impression 3D qui peuvent se conjuguer à l’IA.
L’interconnexion de tous ces domaines va générer des opportunités toujours plus grandes, toujours plus vite.
L’IA va bien sûr nous permettre d’automatiser certaines tâches mais aussi de tenter de prédire l’avenir. Elle peut aussi permettre de vérifier des hypothèses, d’améliorer un modèle théorique ou de remplacer des expériences.
L’IA va aussi créer des liens entre des domaines qui n’avaient rien à voir et générer des découvertes que nous n’aurions pas envisagées avant son utilisation ; Nous allons ainsi ouvrir des champs nouveaux dans tous les domaines d’activité.
Son développement dans nos vies doit cependant être pris en compte. Il est temps de se préparer pour anticiper les changements auxquels nous devrons faire face très vite. Il en va de notre survie professionnelle.
Comment faire de cette gigantesque vague de croissance technologique une opportunité pour notre futur professionnel ?
Pour Laurent Alexandre , les missions complémentaires de l’IA seront extrêmement techniques et nécessiteront un grand savoir-faire.
Ainsi, des métiers vont se créer mais ils demanderont de maîtriser des compétences qui ne sont pas enseignées à l’école pour l’instant.
Nous devons accepter ces changements et changer nos comportements. Développer nos savoirs faire transversaux , apprendre à travailler en groupe , être créatif, imaginatif.
Pour laurent alexandre c’est le « savoir technique » qui va poser un problème. Aujourd’hui, on forme les enfants à des métiers qui ne leur permettront pas d’être compétitifs face à l’intelligence artificielle. Il faut les éloigner des secteurs où l’IA sera forte. »
Il apparait pour certains que nous ne sommes pas prêts dans les écoles.
N’est-ce pas l’occasion de retrouver notre humanité ? Ce qui fait de nous des êtres humains est bien notre capacité à ressentir des émotions. L’empathie va devenir une qualité indispensable. Ce n’est pas notre savoir qui fera la différence mais bien notre essence, nos différences et ce que nous pourrons apporter à un collectif.
Ainsi des métiers créatifs émergent, mais aussi de nouveaux métiers comme le psydesigner, l’egoteller, l’ethicien.
L’intelligence artificielle, a besoin de se rapprocher de notre humanité, de donner l’impression de savoir lire les émotions.
Aujourd’hui, Alexa (Amazon), Cortana (Microsoft) et Siri (Apple) ont une forme de personnalité qui leur permet d’interagir avec nous de façon quotidienne. Mais pour que nous soyons suffisamment en confiance avec l’IA et que nous lui permettions d’entrer dans notre intimité d’être humain , nous devons nous sentir compris .
C’est pourquoi chaque mot choisi dans le langage, la tonalité, le rythme… sont importants . C’est là qu’interviennent les psychologues, écrivains, artistes … Ils font en sorte que l’interaction soit possible entre une IA et une intelligence humaine .
Tout cela dans une éthique acceptable car la machine capable d’apprendre a toujours été source d’angoisse sur la place de l’homme dans le monde.
Google veut même essayer de faire faire de l’art à une IA.
Les managers vont aussi être touchés ; le management n’est pas une science exacte et il sera difficile de remplacer un manager par une intelligence artificielle.
En revanche, ils devront faire travailler ensemble des hommes et des IA avec suffisamment de talent pour permettre de continuer à faire émerger la valeur qui fera la différence .
Le manager devra aller plus vite que la machine seule et va devoir acquérir des compétences qu’il ne possède pas aujourd’hui. Comment être innovant , savoir générer de l’intelligence collective , savoir utiliser les sciences cognitives. L’intelligence est en effet ce qui nous diffère encore de la machine ; elle nous permet d’évoluer, d’améliorer , de créer. c’est notre capacité créative qui fera de nous les inventeurs de demain et qui nous permettra d’évoluer encore et encore. Léonard de Vinci, avec ses multiples talents, l’avait bien compris.
Mais le manager va aussi devoir acquérir des compétences digitales, maîtriser de nouveaux outils , comprendre le fonctionnement de cette nouvelle entreprise digitale qui est en train d’émerger avec de nouveaux codes. En alliant l’ensemble de ces nouvelles compétences, il pourra faire émerger la valeur attendue par toutes les entreprises et créer sa propre valeur sur un marché du travail qui aura évoluer.
Alors sur quoi miser dans le futur ?
Nous avons plusieurs cordes à notre arc !
- Notre humanité : nos émotions , nos différences, notre esprit critique ( faire face au fake news par exemple) , tout ce qui est multidisciplinaire, transverse car l’IA n’analyse pas encore transversalement un sujet.
- Nos capacités cognitives, notre curiosité : c’est pourquoi on parle beaucoup d’apprendre à apprendre. Apprende à se connaître pour exploiter au mieux toutes nos capacités. Quelles sont vos préférences d’apprentissage par exemple ?
- Utiliser des méthodes générant la créativité : design thinking, intelligence collective test and learn, learning by doing ,prototypage par exemple. En fait il s’agit plutôt de faire plutôt que de savoir avant de faire, alors oser vous lancer sans savoir faire et voyer où cela vous mène !
- Créer des lieux pour générer la créativité l’interconnexion, générer des idées, se faire rencontrer des domaines qui ne se connaissent pas
- Gérer nos datas personnelles : être connecté mais en toute conscience de ce que nous offrons au monde numérique. Cela signifie de maîtriser un minimum les techniques informatiques. Apprendre à coder en C semble inévitable pour demain.
Nous vivons dans un monde qui se transforme et nous devons en prendre conscience. Le monde numérique dans lequel nous sommes plongés nous pousse à devenir des explorateurs.
Il me semble urgent d’adapter les formations pour que chacun puisse trouver l’audace d’y faire face et d’inventer son travail de demain, car c’est un monde inconnu, changeant, rapide , instable qui nous attend.
Miss L&D
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