Ouvrage : Anthropocène et éducation : repères pour un monde incertain

[Extrait du communiqué annonçant la publication]

Référence(s) :

Jean-François Dupeyron, Michel Fabre et Céline Chauvigné (2024). Anthropocène et éducation : repères pour un monde incertain. Rouen : Presses Universitaires de Rouen et du Havre, collection « Penser les valeurs en éducation et en formation », 302 pages.
Que signifie éduquer quand le changement climatique et ses conséquences géopolitiques, économiques, sanitaires menacent l’avenir de la planète ? Même si l’on pense, comme Arendt, que la culture n’est pas une fonction de la vie, il ne peut y avoir de culture sans vie. Que signifie donc vouloir présenter le monde aux nouveaux venus quand c’est la vie sur Terre qui paraît menacée ? Arendt craignait que l’héritage culturel (qui n’est précédé d’aucun testament) ne soit dilapidé par les nouvelles générations. La crainte d’aujourd’hui est plutôt qu’un tel héritage ne trouve plus aucun héritier pour le recevoir et le transmettre, ou du moins que les conditions de cette réception et de cette transmission ne soient profondément altérées. Quand l’avenir est à ce point incertain, se cultiver semble non seulement dérisoire, mais dénué de signification. Du coup, c’est l’idée même d’éducation qui ne va plus de soi. Une éducation sans horizon a-t-elle encore un sens ?

Cet ouvrage se propose d’outiller la réflexion de l’éducateur ou de l’enseignant, à propos du changement climatique et autres catastrophes qui nous menacent. Sur ce point, la pensée philosophique contemporaine (celle des XXe et XXle siècles) n’est pas avare de questions et de réponses. C’est d’elles que se nourrissent les contributeurs. Ce qui fait l’originalité de ce travail est précisément cet appui sur des pensées constituées ou sur des œuvres d’auteurs connus (Giorgio Agamben, Ulrich Beck, Umberto Eco, René Girard, André Gorz, Hans Jonas, Bruno Latour, Hartmut Rosa), ou moins connus (Alexandre Grothendieck, Katsuhiro Otomo, Frédérique Aït-Touati).

Ces auteurs sont autant de lanceurs d’alerte : ils osent dire, à grand cri, ce que peu de personnes veulent entendre.